Intervention de Stéphane Travert

Séance en hémicycle du mercredi 23 mai 2018 à 21h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Article 1er

Stéphane Travert, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Je reconnais bien votre esprit taquin, monsieur Hutin, lorsque vous parlez de révolution au sujet de votre amendement. Je vous répondrai que la procédure est gardienne de la liberté. La loi prévoit déjà la possibilité de rendre la contractualisation obligatoire. Cependant, le choix des produits et des filières concernés relève non pas de la loi mais du pouvoir réglementaire ainsi que de la responsabilité des interprofessions. J'émets donc un avis défavorable.

Concernant la filière bovine, j'ai entendu les interpellations de MM. Herth, Bony et Descoeur. Nous sommes bien évidemment attachés à cette très belle filière qui, sous l'impulsion du Président de la République, a pris des engagements pour développer de nouveaux marchés, tant au niveau national qu'au niveau international.

Depuis un an, je le rappelle, le Gouvernement a oeuvré pour rouvrir la route d'un certain nombre de marchés extérieurs. Nous sommes en train de travailler à la réouverture du marché chinois – elle interviendra d'ici au mois de juillet, je l'espère – , du marché turc, pour les bovins vivants et la viande découpée, mais aussi d'autres marchés, sur lesquels nous souhaitons que le potentiel de la filière bovine s'exprime.

La filière bovine a aussi pris des engagements en ce qui concerne la pénétration des marchés nationaux, notamment celui de la restauration collective. Il s'agit de voir comment l'accompagner dans ce travail. Actuellement, 70 % de la viande consommée est importée de marchés extérieurs. La filière bovine doit poursuivre son intégration dans nos marchés nationaux afin de gagner les points de compétitivité dont elle a besoin.

L'État pourra accompagner la filière bovine à travers le regroupement des éleveurs, la montée en gamme et la contractualisation. Comme M. le rapporteur l'a indiqué à l'instant, la contractualisation concerne moins de 2 % des transactions dans la filière. Les marges de progrès sont donc considérables. Il faut avancer dans cette voie.

Il faudra également accompagner les attentes sociétales, notamment en matière de bien-être animal – nous y reviendrons lorsque nous examinerons le titre II. Nous réunirons, avant l'été, un comité de suivi des plans de filières, pour examiner la manière dont les filières se sont organisées et la manière dont elles ont engagé un processus de discussion avec les ONG et les associations de consommateurs. Il y a des demandes en ce sens, et il est utile, selon moi, de mener un tel dialogue, simple et régulier, avec l'ensemble des acteurs de la société.

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