Intervention de Dominique Potier

Séance en hémicycle du vendredi 25 mai 2018 à 9h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Après l'article 8

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Merci encore une fois au rapporteur et au ministre d'avoir permis la structuration d'une majorité autour d'idées qui s'étaient par ailleurs constituées aux États généraux de l'alimentation – EGA – et dans cet hémicycle depuis hier. Nous nous orientons vers un consensus. Il y aura ensuite un rendez-vous au Sénat. Si vous décidez de rejeter l'excellent sous-amendement de Sébastien Jumel, cette échéance pourra être l'occasion d'approfondir la question. Est-ce le médiateur, l'interprofession qui doit certifier cette convention ?

Il y a peut-être une voie intermédiaire entre une labellisation publique et la possibilité de faire sans le dire et sans garantie. Ce débat, cher Gilles Le Gendre, va rejoindre celui sur le projet de loi relatif au plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises – PACTE. L'économie sociale et la responsabilité sociétale des entreprises – RSE – relèvent-elles uniquement de la logique du privé ou doivent-elles être certifiées et labellisées par la puissance publique ?

Les moteurs du changement dans notre pays ne sont pas le privé ou le public, mais l'alliance des deux. L'agriculture biologique a été créée par des militants, mais son essor a été permis par le label public et européen ; les signes officiels d'identification de la qualité et de l'origine – SIQO – sont garantis par une interprofession reconnue par la puissance publique ; le commerce équitable fait l'objet d'un label, qui n'est pas discuté aujourd'hui, et a rejoint la société des consommateurs. Le contrat tripartite est le contrat du juste prix payé pour la dignité de chaque travailleur de la chaîne, qu'il soit transformateur de lait, fromager, laitier, qu'il travaille dans l'abattoir ou dans la ferme. S'il ne recevait pas une onction, une reconnaissance et un label publics, il pourrait devenir l'instrument d'une démonstration viciée par les opérateurs.

Je préfère que la puissance publique dise de façon claire et transparente que tous les opérateurs ont signé un contrat de justice sociale et de montée en gamme environnementale et sanitaire, plutôt que de laisser la puissance privée tordre le bras à tel ou tel producteur pour le forcer à dire qu'il a été bien payé, alors que cela ne serait pas le cas.

Je vous remercie pour cette reconnaissance dans la loi, mais nous veillerons à ce que nos collègues sénateurs reprennent le débat à vos côtés, monsieur le ministre, afin que l'on approfondisse cette question et qu'on pousse sa logique jusqu'au bout.

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