Intervention de Jean-Claude Bouchet

Séance en hémicycle du vendredi 25 mai 2018 à 21h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Article 11

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Bouchet :

Tout le monde est d'accord : nous sommes unanimement favorables à une restauration et une alimentation de qualité.

Si j'ai bien compris, nous devons améliorer la qualité de la restauration collective. Et, les objectifs du Grenelle n'ayant pas été atteints, nous devons inscrire cet objectif dans la loi.

Il ne faut cependant pas faire preuve d'un dogmatisme absolu. Pourquoi ne pas favoriser des produits de qualité ? Pourquoi ne pas travailler encore plus sur l'éducation des enfants, des parents, des familles ? Pourquoi ne pas sensibiliser les écoles, les mairies, les conseils départementaux et régionaux ? C'est sur tous les maillons de la chaîne qu'il faut travailler, sans instaurer d'obligation, de manière à initier une démarche volontaire vers cette restauration de qualité. Cette voie me semble préférable à une inscription dans la loi.

Il ne faut pas non plus se focaliser sur le bio. Le bio, le bio, tout le monde en parle ! Mais qu'est-ce que le véritable bio ? Pardon, mais il existe des produits qui, sans être forcément bio, répondent à des exigences de qualité, de saisonnalité, de traçabilité et de protection de l'environnement.

Et, toujours à propos du bio, il faut faire attention aux effets pervers d'une démarche trop peu nuancée. Nous sommes en train de dire qu'il faut aller à fond dans cette voie, qu'il faut absolument du bio. Peut-être ce projet de loi aurait-t-il mérité de tenir compte des particularités de chaque secteur ? Celui que je connais, c'est celui des fruits et légumes : je ne vais pas vous parler de la viande bovine ! Et je sais que si nous faisons venir des fruits et légumes bio par camions entiers dans le Vaucluse parce que notre production locale est insuffisante pour satisfaire des quotas, on aura affiché un objectif bio, mais au prix d'une empreinte carbone catastrophique pour notre environnement ! Bref, on serait complètement à côté de la plaque. D'autant que, comme Julien Aubert l'a dit tout à l'heure, le bio que nous faisons venir de l'étranger est souvent de moindre qualité, sans compter qu'il pose aussi, in fine, un problème de surcoût.

Tout cela est à prendre en compte, et c'est pour cela que nous débattons ce soir.

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