Intervention de Nicolas Forissier

Séance en hémicycle du vendredi 25 mai 2018 à 21h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Article 11

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Forissier :

On ne peut se contenter d'une impulsion par le haut qui n'entraînerait pas les acteurs locaux, qu'ils soient producteurs, donneurs d'ordre ou responsables de cantine dans les établissements scolaires ou dans les maisons de retraite. Il faudra donc être très offensif et attentif à la réalité du terrain dans la mise en oeuvre des orientations.

Cela suppose, et c'est mon troisième point, qui a déjà été soulevé sur plusieurs de nos bancs, qu'il incombe aussi au Gouvernement de mettre en oeuvre, au-delà du texte, les moyens qui permettent d'aller vite.

Je prendrai un exemple très concret. Nous avons tous mené, dans le domaine alimentaire, des expériences au sein de nos collectivités. Ma circonscription compte un abattoir et, bien entendu, des cantines, et elle est dans un bassin d'élevage allaitant qui est, j'ose le dire, l'un des meilleurs de France. Mais je ne puis utiliser l'abattoir local pour fournir les cantines ou les maisons de retraite en viande hachée : pour cela, il faut de nécessaires protections sanitaires, et un atelier spécifique. Cela coûte cher, et nous n'en avons pas les moyens. Il me semble donc très important d'aller jusqu'au bout et, au-delà des principes posés par la loi, de faire en sorte que le Gouvernement et l'État se montrent offensifs, y compris en partenariat avec les régions, qui ont cette compétence, pour aller vite et concourir, même massivement, à la mise en oeuvre d'un certain nombre d'outils.

De fait, je préférerais que les cantines de nos enfants utilisent la viande hachée de nos charolaises ou de nos limousines de la région de La Châtre, plutôt que de passer des appels d'offres pour des viandes qui viennent d'endroits que je ne connais même pas ! Mais encore faut-il, pour ce faire, un soutien rapide à l'investissement. On pourrait multiplier les exemples sur ce point – je pense notamment aux questions de logistique.

Ces trois remarques vont dans le sens de ce qu'ont dit plusieurs collègues. Elles sont un appel au bon sens et à une mise en oeuvre concrète, au-delà des principes énoncés par le texte. C'est ainsi que nous pourrons entraîner tout le monde et faire réussir la politique du circuit court.

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