Intervention de Richard Ramos

Séance en hémicycle du dimanche 27 mai 2018 à 9h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Après l'article 11 septdecies

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRichard Ramos :

Il faut considérer à la fois la télévision, le CSA et les industriels. Auparavant, ces derniers se cachaient quand ils faisaient du lobbying. Aujourd'hui, ils le font en public, mettent la pression sur la télévision et menacent, si elle ne les écoute pas, de lui retirer leurs contrats publicitaires. Demander aux industriels de l'agroalimentaire d'être vertueux face à nos enfants, c'est comme demander à une dinde de voter pour les fêtes de Noël : ce n'est pas possible. Ils n'iront jamais dans notre sens.

On le voit : les annonceurs mettent la pression sur la télévision pour continuer à faire de la publicité qui influence les enfants. Ce qu'a dit Mme Petel est très juste. Nos collègues médecins vous confirmeront qu'un enfant, s'il regarde la publicité qui lui est destinée, ingère environ 300 calories de plus par jour. On n'est pas hors sol. La publicité travaille l'imaginaire de l'enfant. Aux États-Unis, des procès sont en cours, pour sanctionner des publicités subliminales qui poussent l'enfant à acheter plus et immédiatement, ce qui est très dangereux.

C'est vraiment un travail que nous devons engager. Je perçois la réticence du Gouvernement, que je peux, d'une certaine manière, comprendre : la télévision va mal, tandis que certains acteurs d'internet ne sont pas soumis aux mêmes règles, et cette nouvelle législation pourrait déséquilibrer le secteur audiovisuel. Mais il ne faut pas que l'économique l'emporte sur la santé publique. Je défends la santé de nos enfants et souhaite les protéger.

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