Intervention de François Ruffin

Séance en hémicycle du dimanche 27 mai 2018 à 15h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Après l'article 13

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Et, en insistant sur le fait que ces animaux sont extrêmement joueurs, il a ajouté que c'est aussi la raison pour laquelle leurs dents sont meulées. Sauf qu'ils n'ont rien avec quoi jouer ! Ce n'est donc pas la paille ou le béton qui fait la différence. Les cochons sont en effet des animaux extrêmement intelligents, même si une telle affirmation peut prêter à sourire. Dans les classements des animaux par intelligence, on les trouve en effet, selon les critères, au sixième, au quatrième ou au second rang. Des tas d'éthologues, dans des tas d'universités, ont réalisé des expériences montrant qu'ils sont capables d'actions que les enfants en bas âge ne réalisent qu'à partir de dix-huit mois. Il s'agit donc d'un animal tellement intelligent qu'il a besoin de faire des choses. Or on le soumet à une double peine : il ne peut donner libre cours à son comportement normal, joueur et intelligent, et, en plus on lui coupe la queue et on lui meule les dents !

Il faudrait, au moins, que nous nous mettions en conformité avec le droit européen. On ne cesse en effet de nous le répéter, dans ce débat, qu'il nous faut respecter les règlements de l'Union européenne, que nous enfreindrions. Or voilà un cas dans lequel nous allons radicalement à l'encontre d'un règlement de l'Union européenne. Mettons-nous donc en conformité avec celui-ci : cessons ces coupes de queue et offrons aux cochons un environnement qui ne soit pas fait que de fer et de béton, et qui leur permette à la fois de s'épanouir et d'exploiter leur intelligence. Étant des descendants des sangliers, ils ont besoin de fouiller dans la paille et de s'amuser.

J'ai lu un bouquin à ce propos : on se moque du cochon et on l'ostracise parce que, du point de vue de la forme du crâne, de la peau et du code génétique, il possède une très grande ressemblance avec l'homme. Ainsi, parce que nous le maltraitons, il faut que nous nous en distancions en s'en moquant. Cette manière de faire du cochon notre bouc émissaire constituerait donc presque un réflexe protecteur.

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