Intervention de Bertrand Pancher

Séance en hémicycle du lundi 28 mai 2018 à 16h00
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Article 14

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

Je voulais d'abord souligner la très grande qualité du débat d'aujourd'hui, qui n'aurait pu se tenir il y a quelques années. Ce n'est pas parce que les parlementaires ne sont pas les mêmes, mais parce que l'époque est différente. La nôtre se caractérise par une prise de conscience, de plus en plus consensuelle, de la destruction méthodique et massive de la biodiversité. Ce qui est en train de se passer, en France et en Europe, est effroyable. Je tiens ces propos devant toutes les assemblées d'agriculteurs de mon département, y compris celles traditionnellement classées très à droite. Je suis frappé de ce que tout le monde me dit être conscient de cette destruction massive de la biodiversité ainsi que des risques avérés pour la santé, et qu'il convient vraiment changer de modèle.

Les premiers à le reconnaître sont les agriculteurs eux-mêmes, tous les agriculteurs, pas seulement ceux qui, à une certaine époque, défendaient un changement radical de modèle. Tous aujourd'hui ont ces préoccupations et ces priorités. Nous sommes de moins en moins dans une guerre de tranchées. C'est une chance pour nous tous car nous ne pourrons pas changer de modèle si nous n'entraînons pas massivement les uns et les autres.

Deux exemples me viennent à l'esprit.

D'abord, la première entreprise de biocontrôle et biotechnologie, Éléphant vert, propriété du groupe Vivescia – ex-Champagne Céréales – , la plus grande coopérative française : 7 millions d'euros de chiffre d'affaires il y a deux ans, 20 millions cette année. Quand nous discutons avec eux, ses dirigeants eux-mêmes nous disent : « Ne vous inquiétez pas : dans les cinq ou six ans à venir, tout le monde va y passer », par la volonté du consommateur, et par l'évolution – légère – de la réglementation. Simplement, il faut laisser du temps aux uns et aux autres ; mais cela se fera.

Second exemple : il y a un mois, j'étais à l'assemblée générale de l'Union laitière de la Meuse, mon département ; tous les producteurs passent au bio, en raison de la demande, notamment celle de l'Allemagne à qui nous livrons beaucoup de lait.

Il y a donc un changement de modèle pour nous tous.

S'il n'y avait pas eu des précurseurs, si certains n'avaient pas, un jour, mis les pieds dans le plat, notamment de grandes organisations que je veux saluer, tout cela aurait été instauré bien tardivement. Je salue aussi les efforts des majorités successives, à commencer par le Grenelle de l'environnement – je parle en présence de mon ami Christian Jacob, qui fut, à l'époque, un grand président de la commission du développement durable.

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