Intervention de Vincent Ledoux

Séance en hémicycle du samedi 2 juin 2018 à 9h30
Évolution du logement de l'aménagement et du numérique — Article 25

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVincent Ledoux :

« Parce qu'il y a des magiciens qui vous promettent la lune… Moi, je vous promets le soleil ! », dit Raymond Devos. Il vient de Tourcoing, c'est-à-dire de chez moi – une circonscription qui manque cruellement de logements. Souvent, lorsqu'en tant que maire, je recevais des gens qui me demandaient des logements, je leur répondais : je ne suis pas magicien et n'ai pas de baguette magique ; si j'en avais une, je l'actionnerais volontiers pour que vous puissiez avoir au plus vite le logement de vos rêves.

Je voudrais ici rendre hommage à celle qui fut mon adjointe au logement, Annick Castelein, une femme toute simple, qui n'apparaît pas dans les médias mais qui, tous les jours, reçoit dans sa permanence des centaines et des centaines de gens en souffrance ou en rupture affective, qui ont besoin d'un logement très rapidement. Il ne s'agit pas de verser dans le pathos, mais le sujet est éminemment humain et on se demande si la taille de ceux qui doivent bâtir représente un problème ou une solution. On sent bien que sur le chemin qu'on est en train d'emprunter, il n'y a ni recette miracle, ni incantations, ni magie noire ou blanche ; seule compte la bonne volonté. Les sujets qui reviennent dans nos débats ce matin renvoient – ne nous voilons pas la face – aux problèmes de financement et de proximité ; c'est pourquoi j'ai évoqué Annick, car, travaillant sur le terrain, elle en est un visage. Elle connaît son territoire ainsi que les gens qui demandent un logement – qu'il ne faut pas oublier puisqu'ils sont le premier objet de notre attention.

Nous devons aussi avoir en tête que notre objectif est de trouver de l'intelligence. Je ne dis pas que celle-ci ne se trouve pas ici, mais elle est surtout dans nos territoires. La véritable question est de savoir si nous serons capables, collectivement, de faire confiance à cette intelligence des territoires qui représente la seule solution. Notre recette miracle se trouve dans nos territoires, dans nos élus, et je vous demande, mes chers collègues, de leur faire confiance, eux qui dialoguent tous les jours avec leur bailleur. J'ai fait de grandes et belles choses dans ma commune, avec mes petits moyens, grâce à une discussion intelligente avec de petits bailleurs. Je ne plaide pas pour la taille ; je dis simplement qu'il faut respecter à la fois l'histoire de chaque territoire, celle des hommes et des femmes qui l'ont fait, celle des bailleurs de ce territoire et des dialogues entre les bailleurs et les élus. C'est là que se trouve la solution.

Bien sûr, c'est très compliqué, monsieur le ministre. Si nous avions cette solution miracle et le modèle correspondant, nous les aurions mis en place depuis longtemps. Nous sommes tous d'accord : il faut évoluer et progresser vers la bonne solution. Mais de grâce, respectons les bailleurs vertueux et les élus locaux, et surtout faisons confiance à leur intelligence, à ces centaines d'Annick Castelein qui oeuvrent dans toutes les communes du territoire national ; c'est ainsi que nous trouverons la bonne solution pour faire du logement et répondre à la demande massive et au besoin criant de nos concitoyens de se loger décemment et rapidement, avec des coûts et des charges maîtrisés. Faisons confiance à l'intelligence !

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