Intervention de Gérard Collomb

Séance en hémicycle du jeudi 6 juillet 2017 à 9h30
Prorogation de l'état d'urgence — Motion de rejet préalable

Gérard Collomb, ministre d'état, ministre de l'intérieur :

Pour ce qui est des moyens de nos forces de sécurité, je vous rappelle que beaucoup a été fait depuis quatre ans. Après avoir baissé jusqu'en 2012, le nombre des forces de sécurité a beaucoup augmenté : ainsi, 650 personnes ont été recrutées pour le renseignement territorial en l'espace de trois ans. Certes, tout n'est pas encore parfait, tant pour le nombre que pour les moyens accordés à ces forces, mais nous sommes en progrès.

Comme vous le savez, le Président de la République a décidé de donner une priorité à l'embauche de 10 000 personnes pour les forces de sécurité dans l'ensemble des armes, y compris dans les services de renseignement. Il a, par ailleurs, décidé une réorganisation des services de renseignement pour que ceux-ci – Direction générale de la sécurité intérieure, Direction générale de la sécurité extérieure, services des armées – travaillent mieux ensemble. La menace est à la fois extérieure et intérieure, endogène.

Monsieur le député, vous nous avez exhortés à ne pas faire d'amalgames. Permettez non pas au ministre de l'intérieur mais à l'ancien maire de Lyon de vous dire ceci : la misère et la pauvreté dans un certain nombre de nos quartiers amènent évidemment à la délinquance et au trafic de stupéfiants. Souvent, ces premiers glissements entraînent des glissements plus importants. J'ai beau être ministre de l'intérieur, je pense que l'on ne résoudra les problèmes d'une société que si l'on travaille sur l'emploi – il n'est pas admissible que certains quartiers comptent 50 % de chômeurs – et sur l'urbanisme – il n'est pas acceptable que les grandes fractures sociales soient d'abord des fractures spatiales.

Je ne suis pas un forcené de la sécurité : la sécurité est globale. Le travail du ministre de l'intérieur et des forces de l'ordre consiste à intervenir quand un certain nombre de choses ont raté, mais la construction d'une société apaisée ne se fera que par un ensemble de politiques donnant à chacun sa chance, selon le souhait du Président de la République. De cette façon, chacun se sentira bien dans ce pays, quel que soit son lieu de naissance, quelle que soit sa religion ; chacun se sentira effectivement inséré dans ce pays. Voilà ce que nous allons tenter de faire ensemble !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.