Intervention de Jacques Mézard

Séance en hémicycle du samedi 2 juin 2018 à 15h00
Évolution du logement de l'aménagement et du numérique — Article 28

Jacques Mézard, ministre de la cohésion des territoires :

Défavorable.

Nous nous sommes déjà assez longuement expliqués à ce sujet lors de la discussion générale. J'entends la position de M. Peu, idéologiquement affirmée – disons-le – , ce qui est tout à fait respectable. Mais quelle est la situation actuelle ?

D'abord, la vente HLM existe : vous l'avez rappelé vous-même, monsieur Peu, quelque 8 000 logements sont vendus chaque année. Il convient aussi de rappeler que, s'il ne s'en vend que 8 000, il y en a 100 000 mis en vente sur le marché : les organismes HLM veulent vendre, mais le système en vigueur ne leur permet de le faire que dans ces proportions.

En outre, ce que nous proposons n'est pas une nouveauté : plusieurs gouvernements antérieurs ont fixé des objectifs similaires, et même identiques, avec le même chiffre de 40 000 ventes par an, mais n'ont pas réussi à les atteindre parce que les modalités requises n'avaient pas été mises en oeuvre.

Je constate donc que les organismes HLM veulent vendre – le nombre de logements mis en vente le montre clairement – , mais ne parviennent à réaliser que 8 % environ des ventes qu'ils souhaitent faire.

Il était absolument indispensable de protéger les droits des locataires. Tout ce que nous avons fait, comme l'a rappelé la rapporteure, vise un processus incitatif et facilitateur tout en respectant les droits des locataires, en favorisant leur accession à la propriété, en respectant l'ordre des demandes.

Voilà quel est l'objectif principal. Il n'y a aucune contradiction dans les propos que nous tenons depuis le début de la discussion, monsieur Peu. J'entends que, comme sur différents articles qui ont fait débat dans cette assemblée, vous voulez faire penser qu'il s'agit d'une régression ; mais ce n'est pas du tout le cas. D'ailleurs, l'objectif de 40 000 logements vendus correspond à 1 % du parc, quand, aujourd'hui, nous en sommes à 0,2 %. Il y a vraiment un intérêt général à satisfaire plus facilement la demande des organismes.

On peut ne pas être d'accord sur le principe ou sur les modalités ; je respecte tout à fait ce point de vue. Mais il ne faut pas caricaturer l'objectif du Gouvernement ni les moyens qu'il met en oeuvre pour faciliter les cessions.

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