Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Séance en hémicycle du jeudi 6 juillet 2017 à 9h30
Prorogation de l'état d'urgence — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

Dès que le Président Hollande a décidé de décréter l'état d'urgence, au lendemain des attentats du mois de novembre 2015 – il avait d'ailleurs reçu l'ensemble des responsables des formations politiques –, la question s'est posée de savoir comment en sortir.

Au-delà des chiffres donnés par le ministre de l'intérieur, la volonté était alors – pardon de la trivialité de mes propos – de donner un coup de pied dans la fourmilière et d'essayer de savoir ce qui se passait, de désorganiser des réseaux et de mieux identifier des connexions encore trop peu connues entre la délinquance classique et le terrorisme. Le Premier ministre Manuel Valls peut témoigner de nos échanges.

Dès le premier jour, la question de la sortie de l'état d'urgence s'est donc posée. Ensuite – mais j'aurai l'occasion d'y revenir –, de débat en débat, cette décision a été reportée.

Dès le premier jour, en ce qui nous concerne, nous avions dit au Président de la République et au Premier ministre de l'époque, à la tribune même de cette assemblée, qu'il était nécessaire de compléter notre arsenal législatif pour inscrire dans le droit commun les moyens dont nous avions besoin pour faire face à une menace, à un danger exceptionnels et néanmoins durables.

Ce travail a été partiellement effectué et n'a pas permis de lever l'état d'urgence. Si nous votons contre cette motion, c'est évidemment, monsieur le ministre, parce que vous avez choisi selon nous la bonne solution : oui, la sortie est nécessaire, mais lorsque l'arsenal législatif sera complet.

Cela dit, monsieur le président, je souhaite profiter des trente secondes qu'il me reste pour appeler l'attention de tous – et singulièrement de la présidente de la commission des lois et du ministre de l'intérieur – sur un point concernant nos travaux. Certes, vous êtes tenus par le temps, car le délai a été fixé au 15 juillet, mais je vous le dis très franchement, monsieur le ministre d'État : le ministre de l'intérieur que vous êtes, sur un tel sujet, doit venir devant la commission des lois.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.