Intervention de Michel Larive

Réunion du mardi 25 juillet 2017 à 14h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Larive :

Plusieurs constats problématiques nous conduisent à considérer que le Conseil supérieur de l'audiovisuel doit agir.

Premièrement, les élections qui viennent de se dérouler ont permis de mettre en lumière des inégalités de temps de parole entre les différents candidats. Le 20 mars 2017, TF1 organisait un Grand Débat auquel étaient conviés moins de la moitié des candidats à l'élection présidentielle. Cette répartition des temps de parole est fondée sur des sondages d'opinion, dont la primaire de la droite française, le Brexit anglais, et les élections présidentielles américaines ont pourtant montré les limites. Il faut mener une véritable réflexion sur ce problème et trouver des solutions.

Deuxièmement, la répartition des temps de parole, bien qu'encadrée par votre institution, se heurte au problème de la concentration et de la financiarisation des médias. La plupart des médias français sont détenus par une poignée de milliardaires. Aux termes de la loi, le CSA est le garant de l'exercice de la liberté de communication audiovisuelle. Les médias ne doivent pas être financiarisés, alors qu'il s'agit bien d'un problème auquel nous sommes confrontés, et contre lequel nous devons lutter pour garantir la liberté de la presse.

Troisièmement, j'aimerais vous parler d'ACRIMED – pour « Action-CRItique-MEDias ». Il s'agit d'une association qui a pour but de « mettre en commun savoirs professionnels, savoirs théoriques et savoirs militants au service d'une critique indépendante, radicale et intransigeante ». Ses membres ont souvent interrogé l'indépendance de votre institution par rapport au pouvoir. Il est vrai, monsieur, que vous avez été nommé sur décision unilatérale du Président de la République, et que les autres membres sont nommés par les présidents des chambres parlementaires. Les Françaises et les Français ne voient donc pas dans l'existence de votre institution un contre-pouvoir au service des citoyennes et des citoyens de notre pays. Ils ne voient pas non plus, de fait, en quoi votre mission garantit le pluralisme au sein des médias que vous êtes chargés de surveiller.

Les exemples que j'ai cités, peu nombreux en raison du temps qui m'est imparti, interrogent l'action du CSA. Vous serez à sa tête jusqu'en janvier 2019, je vous demande donc quelles seront vos actions pour rétablir la confiance des Français envers votre institution, pour respecter les petits et les grands candidats dans les attributions de temps de parole, ou encore pour mettre fin à la marchandisation et à la financiarisation des médias français ?

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