Intervention de Didier Baichère

Séance en hémicycle du mardi 5 juin 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Inclusion économique des jeunes des territoires les moins favorisés

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDidier Baichère :

Au moment où le Gouvernement intensifie le déploiement des plans d'investissement dans les compétences, je souhaite appeler l'attention de Mme la ministre du travail sur l'enjeu que représente l'inclusion économique par l'emploi des jeunes issus des territoires les moins privilégiés.

L'inclusion économique constitue un trait d'union entre, d'une part, l'action que mènent le Gouvernement et la majorité présidentielle en faveur des entreprises et, d'autre part, les Françaises et les Français. Il s'agit, comme l'a rappelé le Président de la République, de garantir des droits réels sur l'ensemble du territoire de la République. Débordant le cadre de la politique de lutte contre les discriminations à l'embauche, prenant le relais des politiques d'insertion sociale, l'inclusion économique se veut davantage systémique en ce qu'elle intègre l'idée qu'une fonction d'intermédiation est nécessaire entre les entreprises qui recrutent et les candidats prêts à l'emploi, mais potentiellement discriminés.

Ainsi, une mesure aussi pertinente et incitative que les emplois francs ne peut être un succès que si l'on accompagne les entreprises, notamment les très petites entreprises et les petites et moyennes entreprises, pour identifier, dans les territoires ciblés, les talents qu'elles recherchent. Vous conviendrez, en effet, qu'une entreprise ne recrute pas pour bénéficier d'une prime, mais pour répondre à un besoin aigu de compétences.

Voilà pourquoi j'ai lancé, avec la fondation Agir contre l'exclusion – FACE – et Mozaïk RH, le « plan 1 000 jeunes : les entreprises s'engagent ». Il s'agit de créer en Île-de-France, avec le soutien du préfet de région, un dispositif multi-acteurs d'intermédiation. Ce dispositif expérimental est déployé dans quatre bassins pilotes : Argenteuil, Plaine commune, Grigny et Saint-Quentin-en-Yvelines. Sa plus-value est de placer l'entreprise au coeur de la démarche, de l'aider à recruter plus vite et mieux en lui ouvrant de nouveaux viviers de candidats, et de faire durablement évoluer ses pratiques de recrutement et de non-discrimination – je pense notamment aux campagnes de testing que nous prévoyons de conduire.

Une fois n'est pas coutume, les entreprises, par l'intermédiaire de leurs représentants – MEDEF, CGPME, chambres de commerce et d'industrie, centre des jeunes dirigeants – , sont directement intégrées au pilotage territorial du dispositif, aux côtés des acteurs plus classiques de l'emploi que sont Pôle emploi, la mission locale, l'Association pour l'emploi des cadres – l'APEC – et la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi – la DIRECCTE.

Monsieur le secrétaire d'État, quels dispositifs prévoyez-vous d'instaurer, en particulier à destination des TPE et des PME, pour que la lutte contre les discriminations à l'embauche devienne une priorité économique autant que de responsabilité sociale des entreprises ?

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