Intervention de Loïc Kervran

Séance en hémicycle du mardi 5 juin 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Smur de bourges et médecins urgentistes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Kervran :

Ma question s'adresse à Mme la ministre des solidarités et de la santé et porte sur la grave crise que traverse le service mobile d'urgence et de réanimation, SMUR, de Bourges.

Madame la ministre, le processus de désertification médicale qui touchait déjà très durement le département du Cher a franchi un nouveau palier au mois de mai dernier puisqu'à plusieurs reprises le SMUR de Bourges n'a pas été en mesure de constituer ses équipages et a dû fermer du fait d'un manque de médecins urgentistes. Des désistements de médecins intérimaires, qui renâclent parfois à accepter les plafonnements de rémunération introduits par le décret de novembre 2017, sont venus aggraver encore une situation déjà compliquée, caractérisée par la présence de seulement huit équivalents temps plein permanents pour un effectif théorique de vingt-cinq.

Le SMUR de Bourges fermé, ce sont les SMUR des sous-préfectures de Vierzon et Saint-Amand, basés à plus de trente kilomètres et qui couvrent déjà des zones d'intervention très importantes, qui doivent élargir encore leur périmètre d'action. Cela n'est bien évidemment pas sans conséquences pour l'ensemble des habitants du département : délais d'intervention allongés, augmentation des temps d'attente dans les services d'urgence, accumulation de stress et de fatigue pour les équipes sur-sollicitées… La perte de chance pour les patients, liée à l'allongement des délais de prise en charge, voire à la non-disponibilité de secours d'urgence médicale, ne peut pas non plus être passée sous silence. Inutile de mentionner que cette situation ne contribue pas à renforcer l'attractivité du territoire et la qualité des soins, et qu'il est donc inenvisageable de la laisser perdurer à l'aube de la saison estivale, marquée par un regain structurel de difficultés aux urgences.

Au-delà de la fermeture du SMUR de Bourges, les problèmes de recrutement de médecins, et en particulier d'urgentistes, sont réels dans toute la région. Depuis la création du diplôme d'études spécialisées complémentaires, DESC, de médecine d'urgence, trop peu d'étudiants font le choix de cette filière et travaillent ensuite comme urgentistes. Par ailleurs, il ne faut pas oublier de souligner le manque d'internes en médecine dans le département et dans la région Centre-Val de Loire. Les causes de la pénurie de médecins semblent donc structurelles et le cas du SMUR de Bourges n'est qu'une des manifestations visibles d'une crise plus profonde. En conséquence, il convient d'agir rapidement pour ne pas laisser s'installer cette situation délétère.

C'est pourquoi je souhaite savoir ce que le Gouvernement et les services de l'État peuvent faire pour régler la crise du SMUR de Bourges et pour permettre aux habitants du Cher, ainsi qu'à tous ceux qui ont choisi de vivre en zone rurale et dans des villes moyennes, de continuer à bénéficier d'un service d'urgence qui fonctionne dans de bonnes conditions, sans que leur vie soit mise en danger.

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