Intervention de Pieyre-Alexandre Anglade

Séance en hémicycle du jeudi 7 juin 2018 à 15h00
Lutte contre la manipulation de l'information — Présentation commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPieyre-Alexandre Anglade :

Face à cette guerre hybride, qui expose les Français et les peuples européens en visant à les manipuler, nous sommes placés face à un choix simple : assurer enfin notre propre sécurité ou laisser, en ne faisant rien, d'autres décider pour les Français de l'avenir de leur pays et de celui de l'Europe.

Dans ce contexte, je souhaite saluer le travail mené par les collègues de la commission des affaires culturelles et de celle des lois. Un travail qui a permis de rappeler que les fausses informations étaient avant tout diffusées pour tromper la confiance de nos concitoyens envers les institutions publiques. Un travail qui a permis de renforcer les obligations de transparence des plateformes, afin de savoir qui finance des contenus politiques sponsorisés, et dans quel but. Un travail, enfin, qui a mis en lumière le rôle de l'éducation aux médias dans la lutte contre la manipulation de l'information.

Mais j'estime, mes chers collègues, que notre réponse ne peut s'arrêter aux frontières nationales. L'Europe est en première ligne dans la guerre hybride que nous mènent certains États tiers, pour qui les fausses informations sont devenues une arme de déstabilisation massive. Sur tout le continent européen, les cas de désinformation se multiplient, et des tentatives de manipulation des résultats électoraux ont été détectées dans dix-huit pays de l'Union européenne ces dernières années. Nous devons donc construire, au niveau européen comme vous l'avez rappelé, madame la ministre, une réponse commune, un socle solide sur lequel les États membres pourront s'appuyer pour définir leurs stratégies nationales. Nous avons besoin d'une approche harmonisée pour responsabiliser les plateformes dans la lutte à mener contre la manipulation de l'information, du renforcement des moyens et des capacités d'action du service européen pour l'action extérieure, et, évidemment, du soutien à l'éducation, aux médias et à la valorisation du secteur de la presse.

Enfin, mes chers collègues, le combat européen contre les fausses informations prend une tonalité toute particulière, à moins d'un an des élections européennes, qui devront permettre aux Européens de choisir la forme que prendra l'Union européenne dans les années à venir, à un moment où les désordres du monde remettent en cause les équilibres d'autrefois et appellent à l'unité des Européens. Or l'accumulation de scrutins nationaux, la méconnaissance dans notre pays de ce que fait et de ce que ne fait pas l'Union européenne et l'instrumentalisation politique des sujets européens par certains partis politiques en France et ailleurs, constituent un terreau favorable à la propagation de fausses informations.

Cette loi donc permettre de répondre à ces menaces et de protéger la sincérité des scrutins, qui ne se négocie pas. Cette loi, mes chers collègues, est la réponse des progressistes, des démocrates, de ceux qui ni ne plient, ni ne cèdent, ni ne capitulent devant les tentatives de déstabilisation de notre démocratie et de notre pays, n'en déplaise à ceux, dans notre pays et ailleurs, qui espéraient pouvoir compter sur des puissances extérieures ou sur la manipulation de l'information, et donc de nos opinions publiques, pour accéder au pouvoir. Avec ce texte, nous protégeons le droit à l'information et la possibilité pour chacun de pouvoir accéder, en période électorale, à plusieurs sources d'information fiable. Ce droit est le socle de notre démocratie en France et en Europe.

1 commentaire :

Le 12/06/2018 à 19:12, Laïc1 a dit :

Avatar par défaut

Elle court, elle court, la parano...

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.