Intervention de Général Bernard de Courrèges d'Ustou

Réunion du mercredi 23 mai 2018 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Bernard de Courrèges d'Ustou, directeur de l'Institut des hautes études de défense nationale et directeur de l'enseignement militaire supérieur :

Pour compléter les propos du colonel, j'ajouterai que concernant l'anglais, nos officiers disposent d'un niveau réellement excellent, notamment ceux qui ont été amenés à travailler régulièrement en anglais dans le cadre des opérations qu'ils ont eues à mener – je pense avant tout aux marins et aux aviateurs. Pour les autres, il convient de les remettre à niveau et nous fournissons un effort important en la matière. J'ajoute que le CHEM comprend également un module d'enseignement consacré à l'anglais. Enfin, pour l'informatique, il ne s'agit pas de donner des cours d'informatique mais plutôt d'insister sur des points précis en faisant intervenir des acteurs qualifiés comme l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). Au CHEM, il arrive également que des chercheurs interviennent, comme ce fut le cas, par exemple, concernant les derniers développements en matière d'intelligence artificielle.

S'agissant de la cyberdéfense, nous venons de créer, en lien avec l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, une nouvelle session nationale consacrée à la souveraineté numérique et à la cybersécurité. Elle rassemble une trentaine d'auditeurs pour une vingtaine de jours dans l'année. Il s'agit d'auditeurs de haut niveau, qui ne sont pas des spécialistes de la matière du point de vue technique : il s'agit de directeurs d'administration centrale, de cadres siégeant aux comités exécutifs d'entreprises. Cette session vise à sensibiliser ces hauts responsables aux grands enjeux de cybersécurité et de souveraineté numérique. Les inscriptions à cette session ont été ouvertes ‒ en ligne ‒ et la formation commencera en septembre prochain.

Madame Dumas, merci de vos bons mots pour l'Institut. Pour ce qui est de notre action auprès des élus locaux, elle repose notamment sur l'action de nos trente-deux associations régionales, dont l'activité dépend beaucoup de l'engagement de leur équipe dirigeante ; il leur appartient à eux aussi de sortir de leur zone de confort. En parallèle, l'IHEDN lui-même anime des cessions territoriales. Elles durent vingt jours par an, ce que certains cadres du secteur privé peuvent trouver trop contraignant. On peut regretter que le secteur public soit surreprésenté parmi les auditeurs de ces sessions. Il nous faut donc aller chercher de nouveaux publics par divers moyens, non seulement la publicité mais aussi le bouche-à-oreille. Pour cela, nous comptons beaucoup sur les élus nationaux et locaux, qui sont bien entendu des relais de premier choix, de même que les trinômes académiques. Et bien entendu, le service national universel changera la donne, et la communauté de l'IHEDN devra monter en ligne.

Quant à l'Europe, c'est évidemment une dimension importante de notre action, et toutes nos sessions comportent des modules d'étude consacrés à l'Europe, avec des déplacements d'étude dans certains pays et à Bruxelles. Il faut d'ailleurs reconnaître que ce ne sont pas toujours les modules que nos auditeurs trouvent les plus enthousiasmants, car l'Europe apparaît souvent comme une « grosse machine ». Par ailleurs, l'IHEDN participe beaucoup à la formation des Européens. Il est d'ailleurs le seul organisme de ce type à organiser tous les ans une session européenne des responsables d'armement rassemblant une soixantaine de hauts décideurs de l'industrie, venant de vingt-huit pays d'Europe. Cette session dépasse d'ailleurs le périmètre de l'Union européenne car elle intègre par exemple la Turquie et continuera à intégrer le Royaume-Uni après le Brexit. Il participe ainsi à la constitution d'une communauté de l'industrie de défense en Europe. De plus, l'Institut participe au collège européen de sécurité et de défense, un institut de formation continue basé à Bruxelles.

Enfin, une réflexion est en cours autour de l'idée d'une session nationale à l'échelle européenne, basée sur le modèle de la session nationale « politique de défense ». Il s'agirait de réunir trois responsables par pays : un militaire, un dirigeant civil du secteur privé et un cadre du secteur public. Nos suggestions sont en cours d'étude au cabinet de la ministre.

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