Intervention de Marie-George Buffet

Réunion du lundi 4 juin 2018 à 21h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet :

Au nom du groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR), je veux tout d'abord souligner le caractère formel de ce « printemps de l'évaluation » : 2 minutes en tout et pour tout pour évaluer des missions dont les crédits et les objectifs sont aussi importants…

Je reviendrai sur le budget de la recherche en 2017. Si ce budget est en hausse – de l'ordre de 780 millions d'euros –, le prisme utilisé pour sa construction depuis plusieurs années n'est pas le plus efficace. Je l'ai déjà rappelé lors de l'examen du projet de loi de finances pour 2018. Ainsi, les conditions d'exercice de la recherche publique ne cessent de se dégrader et l'emploi scientifique d'être mis à mal. La précarité pèse non seulement sur la quantité de travail – la France est en difficulté concernant le nombre de ses publications par rapport au volume mondial – mais aussi sur la qualité. En effet, comment mener des projets de long terme alors que les scientifiques travaillent sous l'épée de Damoclès de la fin de leur contrat ? Comment le faire quand on a l'obligation de publier au plus vite, depuis le vote de la « loi Fioraso » ?

Avant l'examen du budget de la recherche pour 2017, les présidents du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) déclaraient : « la question se pose de savoir si la science française va se maintenir ou décrocher ». Après la loi de finances 2018, la question se pose toujours pour la recherche publique…

Enfin, je continue à m'interroger sur le CIR, dont l'utilité pour l'emploi scientifique est contestée. Son coût ne cesse d'augmenter, sans résultats probants : 5,3 milliards d'euros en 2015, 5,9 milliards en 2017. Mais surtout, le CIR ne profite pas à la recherche publique, dont les effectifs stagnent depuis trop longtemps, voire diminuent dans certains organismes : l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) a perdu huit équivalents temps plein et le CNRS vingt et un.

Je souhaite que les propositions de résolution plaident pour des mesures fortes en faveur de la recherche publique, rééquilibrant ainsi les mesures prises en faveur de la recherche et du développement des entreprises.

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