Intervention de Brigitte Bourguignon

Séance en hémicycle du lundi 11 juin 2018 à 16h00
Liberté de choisir son avenir professionnel — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrigitte Bourguignon, présidente de la commission des affaires sociales :

Je parlais du Gouvernement !

Qu'en est-il du texte adopté par la commission ? Pour la première fois depuis le début de la législature, nous avons pu adopter un texte qui comporte des modifications proposées par l'ensemble des groupes. Les quelque 300 amendements adoptés sur les 1 215 mis en discussion témoignent d'une véritable écoute mutuelle des groupes et des rapporteurs. Je les en remercie tous. Au terme de quarante-deux heures de débat, dont plus de trente-deux heures consacrées à l'examen des articles, nous disposons d'un texte réellement enrichi.

Puisque je n'ai que peu de temps pour en évoquer le contenu, permettez-moi de revenir rapidement sur les quatre traits essentiels de cette réforme.

Elle est indispensable. En effet, comment admettre qu'en dépit des dizaines de milliards d'euros dépensés chaque année, nous continuions à avoir, non seulement tant de chômeurs, mais aussi tant d'entreprises et de secteurs qui peinent à trouver des salariés formés ? Devant ce gâchis immense, il fallait agir !

Elle est juste, qu'il s'agisse du rééquilibrage des moyens de la formation vers les plus vulnérables, plutôt que vers les cadres ou les plus qualifiés, ou de la création d'une allocation au profit des indépendants.

Elle est pragmatique. Nos collègues de l'opposition ont tour à tour, et parfois simultanément, critiqué un texte étatisant et centralisateur ou, au contraire, un texte libéral qui ferait la part belle au jeu du marché. Je crois profondément que notre projet de loi cherche avant tout à s'adapter, au plus près, aux besoins et aux difficultés de nos concitoyens et de nos entreprises.

Elle est, enfin, volontariste, à l'instar des dispositions proposées sur l'égalité salariale ou sur l'emploi des personnes en situation de handicap. Nos prédécesseurs ont fixé des objectifs depuis des décennies. Il est temps d'y parvenir, même si nous devons bousculer, sur tous les sujets, les processus et les interlocuteurs établis.

Mes chers collègues, en mettant l'individu au coeur du système de formation, ce projet de loi constitue assurément un puissant vecteur de mobilité et d'émancipation sociales. Nous faisons aujourd'hui le pari de la compétence et de l'investissement dans le capital humain, afin de permettre à chacun de trouver sa place dans la société, selon son talent et son potentiel.

Grand théoricien du capital humain, Gary Becker l'expliquait avec simplicité dans les dernières années de sa vie : « La forme de capital la plus importante, ce sont les gens. Les gens. Pas seulement ce qu'ils sont par la naissance, mais ce que le gouvernement ou les parents leur font, ou ce qu'ils se font à eux-mêmes, ce que l'on appelle "investir dans les gens". »

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