Intervention de Louis Aliot

Séance en hémicycle du lundi 11 juin 2018 à 21h30
Liberté de choisir son avenir professionnel — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLouis Aliot :

Madame la présidente, madame la ministre, madame la présidente de la commission, mesdames les rapporteures, choisir son avenir professionnel, quel vaste chantier ! Le projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel touche autant l'apprentissage que la formation et l'assurance chômage.

Comme l'a dit Mme la ministre, la France est un mauvais élève en matière d'apprentissage. Depuis près de trente ans, les exécutifs de droite comme de gauche ont échoué à réformer et à valoriser cette voie mixte professionnelle et scolaire. Je me souviens que, lors de la campagne électorale de 2012, François Hollande avait annoncé qu'il allait porter le nombre total d'apprentis à 500 000 dans les centres de formation en 2017. Que s'est-il produit ? Leur nombre a baissé ! En 2011, la France comptait 436 000 apprentis ; en 2015, ils étaient 405 000 : les chiffres parlent d'eux-mêmes contre la gauche.

Face au drame national du chômage en général, et de celui des primo-arrivants sur le marché du travail en particulier, les vertus de l'apprentissage ne font absolument aucun doute. L'effort financier engagé par l'État a été très important. Lors de la période comprise entre les années 2004 et 2010, il s'est accru de 56 %. Dans le même temps, le nombre d'apprentis n'augmentait que de 16 %. Le rendement de la dépense supplémentaire a donc été très faible, ce qui amène logiquement à douter de l'efficacité globale du système, que n'a pourtant jamais remis en cause le gouvernement actuel. Songez qu'un apprenti coûtait 18 700 euros en 2012 contre 14 200 euros en 2004. Le phénomène ne se dément pas et pourrait même s'aggraver.

L'apprentissage est confronté à plusieurs problèmes majeurs. Si les Français plébiscitent son développement, il est encore trop souvent considéré par les jeunes et leurs familles comme une voie de garage. Souffrant d'un déficit d'image, l'apprentissage, voie d'excellence, est pourtant perçu comme un échec.

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