Intervention de Adrien Quatennens

Séance en hémicycle du lundi 11 juin 2018 à 21h30
Liberté de choisir son avenir professionnel — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

Madame la ministre, vous avez d'ailleurs utilisé les mêmes éléments habiles de langage. Vous nous aviez en effet dit, lors du précédent débat, que celles et ceux qui s'opposaient à votre texte étaient ceux qui pensaient que les salariés n'étaient pas capables de défendre eux-mêmes leurs intérêts dans l'entreprise, même face à leur employeur.

Dans ce texte, une nouvelle fois, vous dites à celles et ceux qui s'opposent à votre projet de loi qu'ils pensent que les salariés ne sont pas capables de faire valoir eux-mêmes leurs intérêts de formation. En réalité, dans les deux cas, celui des ordonnances et celui de l'individualisation du salarié face à la formation, vous niez leur situation réelle dans l'entreprise et les rapports de force qui peuvent s'y exprimer, sous la forme d'intérêts divergents. En individualisant tout, vous dites responsabiliser les salariés ; en fait, vous déresponsabilisez l'employeur et, à bien des égards, la société.

Votre monde rêvé est celui où chacun concourt à sa réussite personnelle, en refusant de voir que les chances de chacun ne sont pas les mêmes. L'organisation de notre monde, au contraire, est collective et repose sur une vision au service de l'intérêt général, à long terme, non pas comme votre logique d'employabilité à court terme. Vous prétendez donner plus de lisibilité aux salariés, en passant d'un compte horaire à un compte monétisé. Mais, étant donné le coût réel d'une heure de formation, vous procédez de fait à une réduction réelle des droits à la formation des salariés. C'est pourquoi nous nous opposerons à l'article 1er.

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