Intervention de Jean-Hugues Ratenon

Réunion du mercredi 6 juin 2018 à 16h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Hugues Ratenon :

Nous examinons les dépenses et recettes du budget de la mission Outre-mer en 2017 pour en dresser le bilan budgétaire. Cet exercice prend la forme d'un rapport de 150 pages de données, de tableaux et de graphiques. Nous discutons certes de chiffres et d'objectifs de dépenses – je ne remets pas en cause la nécessité de cette analyse comptable –, mais sans jamais nous arrêter sur les conséquences réelles de la politique menée.

Ce budget est particulier, exécuté pour partie à la fin du mandat du président Hollande et pour partie au cours des premiers mois du président Macron. Dans ce contexte, vous avez trouvé une explication simple à toutes les questions : si cela ne va pas, c'est la faute du gouvernement précédent ! Depuis des mois, on nous sert ce discours. Il passe de moins en moins bien outre-mer…

Si nous vous écoutons, madame la ministre, tout va plus ou moins bien ; l'exécution du budget est conforme aux prévisions ; l'écart est si faible qu'il est négligeable ; mieux, les crédits auraient augmenté. J'admire vos capacités de persuasion, mais quelle est la réalité outre-mer ?

La mission budgétaire comporte deux programmes : Conditions de vie outre-mer et Emploi outre-mer. Les conditions de vie outre-mer se sont-elles améliorées ? Pour la population, la réponse est clairement négative : distribution de l'eau potable défaillante, logements insalubres, téléphonie et internet qui dysfonctionnent, cherté de la vie, problèmes d'alimentation.

Quant aux emplois, des dizaines de milliers d'ultramarins en cherchent. Beaucoup d'autres travaillent pour un salaire insuffisant. Notre débat d'experts n'aidera pas la population qui attend toujours une véritable amélioration de ses conditions de vie.

L'exercice 2018 n'a pas permis de mieux prendre en compte nos spécificités et nos retards : remise en cause de l'allocation logement d'accession à la propriété, suppression des emplois aidés, difficultés grandissantes de nos petites entreprises – qui représentent plus de 95 % du tissu économique – notamment à cause des charges élevées et de l'instabilité de l'activité. La population est inquiète, madame la ministre !

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