Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du mercredi 6 juin 2018 à 18h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale :

Il arrive que des mauvaises nouvelles de fermeture de classes soient annoncées et qu'il n'en soit finalement rien. Mais vous m'accorderez que telles décisions sont normales en termes de gestion des finances publiques de l'État, dont vous nous demandez de rendre compte aujourd'hui.

Il n'y a donc pas lieu de nous diviser sur un tel sujet : je suis d'accord avec vous sur la priorité à accorder à la ruralité et notre budget de 2018 démontre que nous nous en donnons les moyens. Il n'en demeure pas moins que nous devons regarder en face un problème structurel afin de définir des stratégies adaptées. Nous ne nous rendrions pas service en ne pointant pas le vrai problème et en le déviant vers ce que j'ai appelé le faux problème, sous peine d'aggraver la désespérance alors que nous devrions donner le signal d'un volontarisme partagé par toutes les sensibilités politiques – et j'ai noté qu'on y appelait de la gauche à la droite.

J'ajoute enfin que ce sujet me tient à coeur ; nous avons tenu à le prouver ces derniers temps par des déplacements en milieu rural et en nous montrant attentifs à chaque cas particulier.

Monsieur Pradié, vous vous êtes dit inquiet de l'insincérité du budget constatée par la Cour des comptes jusqu'en 2016. Dès le mois de juillet 2017, le Gouvernement s'est attelé à ce problème en corrigeant ce qu'il était possible de corriger – j'en ai donné l'illustration sur le service civique, et on pourrait faire la même chose sur d'autres points – et a tout fait pour que la sincérité soit au rendez-vous en 2018. Nous pourrons reprendre cette discussion lorsque nous dresserons le bilan de 2018 ; je fais le pari qu'elle sera beaucoup plus forte en 2018 qu'en 2017, même si cela nous oblige à des sacrifices, à un certain courage dans des décisions de gestions pas toujours simples. Mais ce faisant, nous répondrons à la demande de la Cour des comptes et à la vôtre, et elles sont plus que légitimes.

Les contrats aidés doivent-ils être inclus dans les plafonds d'emplois ? Tout dépend comment on interprète cette question. Si cela signifie que les contrats aidés en tant que tels doivent entrer dans les plafonds d'emplois, la réponse est évidemment non. Si cela signifie que les conversions de contrats aidés en contrats d'AESH doivent entrer dans les plafonds d'emplois, la réponse peut être positive pour certaines catégories d'AESH. C'est ce qui a commencé à se passer, notamment pour ceux qui se retrouvent en CDI parce qu'ils sont employés depuis plus de six ans. C'est un objectif sur la durée que l'on peut se fixer ; mais, comme je l'ai dit tout à l'heure à Mme Descamps, il est étroitement dépendant d'une réforme structurelle de l'accueil des élèves en situation de handicap, dans laquelle les emplois seraient gérés et conçus à partir de l'établissement et les accompagnants interviendraient hors de l'établissement, autrement dit tout au long de la journée de l'élève. Autant d'évolutions structurelles très importantes, qui ne sont pas pour tout de suite, mais qui méritent qu'on en débatte sans attendre.

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