Intervention de Boris Vallaud

Réunion du jeudi 7 juin 2018 à 16h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBoris Vallaud :

Madame la ministre, le budget 2017 n'est que pour partie un héritage. Comme l'ont fait certains parlementaires, vous avez qualifié d'insincère le budget initial, mais c'était sans compter sur les 2 % de croissance – là où la loi de finances initiale ne prévoyait que 1,5 % –, sur les 13 milliards d'euros de réserve de précaution, sur les 4 milliards d'euros de recettes fiscales et sur les 253 000 emplois créés en 2017. Peut-être finirez-vous par reconnaître que l'héritage n'était finalement pas si mauvais, et qu'il était peut-être même bon. En tout état de cause, nous devons, en tant que représentation nationale, avoir la discipline de faire en sorte que la politique ne se fasse ni à la corbeille ni rue Cambon. C'est le motif que vous avez invoqué pour réduire le nombre des emplois aidés, que vous qualifiez de « commodité » en avançant un taux de sortie positive dans l'emploi dans le secteur non marchand de 26 % alors que la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES), qui fait pourtant partie de vos services, avançait en mars 2017 le chiffre de 41 % – c'est donc ce chiffre que nous que nous reprenons.

Non seulement nous avons le sentiment que l'héritage n'était pas si mauvais, mais sommes préoccupés par les décisions que vous avez prises au début de l'année 2018. D'abord, votre dispositif parcours emploi compétences ne décolle pas : ce n'est pas moitié moins d'emplois aidés qui sont prescrits mais bien quatre fois moins par rapport au premier trimestre 2017. De la même manière, les chiffres du premier trimestre sur l'emploi sont en hausse de 0,2 %. Le nombre d'entrées en formation des demandeurs d'emploi, qui est votre priorité, est en chute de 30 % par rapport au même trimestre de l'année 2017. N'avez-vous pas le sentiment, madame la ministre, d'avoir baissé la garde s'agissant de la politique de l'emploi ? Que comptez-vous faire pour les plus éloignés de l'emploi et les plus fragiles de nos compatriotes qui sont souvent les premiers touchés par la crise et les derniers à bénéficier de la reprise ?

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