Intervention de Muriel Pénicaud

Séance en hémicycle du jeudi 14 juin 2018 à 15h00
Liberté de choisir son avenir professionnel — Article 7

Muriel Pénicaud, ministre du travail :

J'ai exposé tout à l'heure les raisons et les grandes lignes de cette réforme de l'apprentissage. Je voudrais maintenant, pour répondre aux questions de M. Vallaud et à celles qui m'ont été posées ce matin, entrer davantage dans le détail au sujet du financement des CFA. Nous devons en effet nous assurer ensemble de la faisabilité de cette réforme.

Je rappelle qu'il y a 975 centres de formation d'apprentis en France, et 1 200 lycées professionnels. Les discours que l'on entend sur la disparition de 700 CFA sont sans fondement – mais j'y reviendrai. Aujourd'hui, je rappelle qu'il n'y a pas de règle unique, mais une subvention d'équilibre, qui est un peu de gré à gré. Cela crée des situations assez étonnantes. Les règles de prise en charge sont aujourd'hui très différentes d'une région à l'autre, et c'est l'une des raisons du déficit structurel des CFA.

J'ai pris l'exemple du CAP – certificat d'aptitude professionnelle – cuisinier ce matin, mais je peux vous en donner d'autres. Pour le CAP pâtissier, la subvention peut varier de 2 112 à 8 962 euros, selon les régions ; de 1 942 à 13 738 euros pour le CAP restauration ; de 1 469 à 8 992 pour le CAP boulangerie ; de 2 277 à 8 892 euros pour le CAP coiffure. Je pourrais encore vous citer les chiffres des employés de vente, mais ceux du commerce sont particulièrement parlants : au bac professionnel, la subvention peut varier de 2 559 à 14 684 selon les régions. Elle varie de 2 270 à 15 491 euros pour les maçons et de 3 559 à 14 967 euros pour le management des utilités commerciales en BTS. Et j'ai encore une liste longue comme un jour sans pain.

Qu'est-ce que cela signifie ? Si beaucoup de CFA ont peur, c'est parce que leur subvention est déjà insuffisante pour assurer leur survie.

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