Intervention de Corinne Vignon

Séance en hémicycle du vendredi 15 juin 2018 à 9h30
Liberté de choisir son avenir professionnel — Après l'article 11

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCorinne Vignon :

Madame la ministre, je tenais d'abord à vous remercier puisque vous nous avez entendus. Nombre de députés défendaient les écoles de production, qui offrent un modèle exceptionnel dans notre pays. Grâce à cet amendement, elles sont reconnues et rendues éligibles au solde de la taxe d'apprentissage. Cette décision aidera les établissements à prendre en charge les jeunes en difficulté, les entreprises en quête de main-d'oeuvre qualifiée et les territoires à développer leur vitalité.

À partir du 1er janvier 2020, les écoles de production pourront conclure des conventions avec l'État, les collectivités et les entreprises pour contribuer à leur financement et à leur développement. C'est une avancée majeure pour ce modèle atypique qui fonctionne à merveille pour les jeunes décrocheurs et les migrants. Les taux de réussite feraient rêver n'importe quel organisme de formation : à la sortie de ces écoles, 45 % des élèves choisissent de poursuivre leurs études et les autres suivent une voie professionnelle ; plus de 90 % d'entre eux réussissent leur bac professionnel ou leur CAP ; l'insertion professionnelle avoisine les 100 % et les jeunes reçoivent des médailles de meilleur apprenti de France et obtiennent parfois même des places d'honneur aux concours des métiers.

Je citerai l'exemple de Kouamé, passé par l'école de production de Toulouse. Ce jeune homme migrant a récemment publié un livre intitulé Revenu des ténèbres, dans lequel il raconte son douloureux parcours mais aussi son arrivée en France et sa renaissance à l'école de production de l'ICAM – l'institut catholique d'arts et métiers – , à Toulouse. Il y évoque bien sûr le sort des migrants, mais surtout le rôle clé que l'école a joué pour lui et pour tous les jeunes en difficulté qui se voient ainsi offrir une chance de suivre une formation adaptée et utile, avec l'assurance d'une insertion sociale et professionnelle réussie.

Je tiens une nouvelle fois à saluer la considérable avancée que constitue cet amendement. Bien entendu, comme le dit l'expression populaire, je le voterai des deux mains.

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