Intervention de Danièle Obono

Séance en hémicycle du mercredi 20 juin 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation sanitaire en guadeloupe

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Madame la ministre des outre-mer, le département de la Guadeloupe vit depuis des années une crise sanitaire grave. Cette crise est notamment le résultat de décennies de relégation. Cela crée une rupture intolérable d'égalité entre les outre-mer et la métropole.

Les exemples sont nombreux. Je m'en tiendrai à quelques-uns seulement de ceux qui m'ont été rapportés lors de mon déplacement sur l'île, en mai dernier, où j'ai eu l'occasion de rencontrer habitants, élus, syndicalistes et responsables d'administrations, tous et toutes mobilisés pour obtenir une véritable égalité des droits.

La dernière crise en date est celle des sargasses, algues qui rejettent un gaz toxique dangereux pour la santé et menacent l'économie locale tout autant que les fonds marins. Voilà plusieurs mois que les habitants subissent ces algues et des exhalaisons qui mettent en danger leur santé, au point que des écoles ont dû être fermées et que des professeurs ont dû exercer leur droit de retrait.

L'annonce d'un plan de 10 millions d'euros faite voilà quelques semaines, en juin, par le ministre Hulot ne soulagera que momentanément cette situation, qui est pourtant récurrente et que nous ne sommes pas capables d'anticiper.

Se pose également la question de l'accès à l'eau : il n'y a pas d'accès continu à l'eau potable sur le territoire de la Guadeloupe et les coupures d'eau sont journalières, du fait d'un système de distribution défectueux qui se traduit par une eau marronâtre sortant des robinets, des enfants qui ne peuvent pas se laver avant d'aller à l'école, des procédures médicales impossibles à suivre et des maladies qui se développent.

À cela s'ajoute la question du chlordécone, interdit dans toute la France en 1990, sauf aux Antilles, où 95 % de la population est contaminée et où des enfants vivant dans les zones touchées sont exposés à des niveaux supérieurs à la valeur toxicologique de référence.

Les exemples sont nombreux, je le répète, et les infrastructures de santé ne suivent pas. Cela a été dénoncé par plusieurs rapports. Ainsi, en 2017, la Commission nationale consultative des droits de l'homme – CNCDH – lançait une alerte à propos des inégalités de santé et pointait du doigt la mortalité infantile et prénatale en Guadeloupe. Avec l'incendie du centre hospitalier universitaire – CHU – en novembre dernier, la prise en charge s'est encore dégradée.

Madame la ministre, face à ces urgences à répétition, quelles…

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