Intervention de Gérald Darmanin

Séance en hémicycle du mercredi 20 juin 2018 à 15h00
Règlement du budget et approbation des comptes de l'année 2017 — Présentation

Gérald Darmanin, ministre de l'action et des comptes publics :

Force est de le constater. Malheureusement, je ne fais que citer les rapports de la Cour des comptes. Quiconque les a lus avec attention aura constaté que nous étions bien mal partis.

Oui, le solde budgétaire de l'État s'est amélioré de 1,4 milliard par rapport à 2016. C'est le meilleur résultat depuis 2008 et on note même une amélioration, non seulement par rapport à la loi de finances votée par la précédente assemblée, mais aussi par rapport à la loi de finances rectificative que nous avons présentée avec Bruno Le Maire, ce qui montre que les hypothèses du Gouvernement étaient raisonnables et qu'elles ont permis d'améliorer l'état de nos comptes publics – mieux vaut cela que l'inverse.

Enfin, les mesures que nous avons prises nous ont permis d'atteindre les bons chiffres des finances publiques que nous vous présentons. Peut-être l'amélioration de la conjoncture économique n'est-elle pas sans lien avec la politique que nous menons. Nous avons aussi contribué, avec Bruno Le Maire, à faire entendre la voix de la France en Europe, qu'il s'agisse de l'adoption de la directive sur les travailleurs détachés ou du projet de budget de la zone euro, dont il a été question hier. Je ne suis pas sûr qu'avec les comptes de nos prédécesseurs, nous aurions pu faire entendre notre voix de cette façon au sein du concert des nations.

L'année dernière, la Cour des comptes nous disait que nos prédécesseurs avaient oublié une impasse budgétaire d'un montant de 8 milliards d'euros. Or cette somme représente 0,4 % de déficit. Vous aurez constaté, comme moi, que les mesures prises par le Gouvernement ont permis de ramener le montant de cette impasse budgétaire de 8 à 3 milliards. Ce résultat est dû en partie aux décrets d'avance, que d'aucuns ont beaucoup contestés, même si les deux chambres ont voté les mesures. Ces mesures de refroidissement, certes impopulaires, nous ont permis de rétablir les comptes publics.

Je constate d'ailleurs que le problème particulier des crédits militaires que nous avons connu l'été dernier a pu être résolu par une bonne gestion, puisque, après le 15 décembre, j'ai pu, pour la première fois depuis bien longtemps, décider le dégel total des crédits du ministère des armées, pour plus de 700 millions d'euros, comme chacun a pu le constater.

Deuxièmement, nous avons pris nos responsabilités après la funeste affaire de la taxe à 3 %. Nous avons décidé à la fois la baisse des dépenses et le rétablissement d'une juste imposition – et Bruno Le Maire a lui-même défendu cette décision dans cet hémicycle – , dans un projet de loi de finances rectificative, que certains ici ont combattu. Cela nous a permis d'améliorer nos comptes publics. En réduisant nos dépenses de 5 milliards d'euros et en augmentant nos recettes de 5 milliards d'euros, nous avons en effet gagné 10 milliards d'euros qui, sans nous, n'auraient pas été au rendez-vous du budget de la nation.

Sans ces 10 milliards d'euros, nous n'aurions pas atteint les 2,6 % de déficit. Nous serions même au-dessus des 3 % et vous seriez encore en train de vous demander comment faire respecter les traités européens – ces traités que la France ne respectait pas depuis un certain temps, ou un temps certain, pour reprendre l'expression de l'humoriste Raymond Devos, dont je vous apprends peut-être qu'il était originaire de Tourcoing.

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