Intervention de Cendra Motin

Séance en hémicycle du mercredi 20 juin 2018 à 21h30
Règlement du budget et approbation des comptes de l'année 2017 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCendra Motin :

Rien que pour cela, je tiens à remercier tous ceux qui l'ont rendu possible – ministres, conseillers, rapporteurs spéciaux et pour avis, collaborateurs et administrateurs.

Il est clair que la notion de printemps, en politique, est maintenant connotée d'un air un peu révolutionnaire. C'est quand même un peu ce que nous avons fait en dérogeant légèrement à la loi organique relative aux lois de finances.

Mais, surtout, le mot d'« évaluation » est clair pour tout le monde : inutile d'être initié pour savoir ce que nous faisons. On comprend le sens de ce mot et, en plus, il fait sens, car au coeur de notre mission de députés se trouvent non seulement le vote de la loi et le contrôle de l'exécutif, mais aussi l'évaluation des politiques publiques – autrement dit, une fois que nous avons voté une loi, notre mission est de nous assurer qu'elle est appliquée et qu'elle produit bien les effets attendus.

Autant dire que, pour ce qui est du budget, cet exercice est plus qu'essentiel : il est nécessaire. Il a en outre cet avantage qu'il dit beaucoup – presque tout, en fait – des choix politiques de ceux qui le construisent et de ceux qui le mettent en oeuvre.

Le budget 2017 nous dit d'abord beaucoup du manque d'imagination de ceux qui l'ont construit, car de nombreuses lignes budgétaires ont été reconduites sans qu'on se demande véritablement si les résultats étaient à la hauteur des attentes. On est même allé jusqu'à reconduire le budget de la prime à l'embauche pour les TPE et PME, alors que celle-ci s'arrêtait en milieu d'année.

Ce budget nous dit aussi tout ce qui ne pouvait pas être dit – aux Français d'abord, mais aussi à nos partenaires européens. Impossible de dire, en effet, qu'il fallait remettre de l'argent public dans AREVA, que les politiques pour l'emploi reposaient sur des emplois précaires et financés par l'État, que nos dépenses publiques allaient être lourdement affectées par une augmentation de la masse salariale des agents publics ou qu'une taxe sur les entreprises créée pour dissimuler une autre dette, plus ancienne, était juridiquement bancale.

Impossible de le dire aux Français sans perdre le peu de confiance qui leur restait dans le gouvernement de l'époque. Impossible de le dire à l'Union européenne, sous peine de se voir retourner sa copie. Impossible de nous le dire à nous, majorité, aujourd'hui encore.

Alors, forcément, quand nous sommes arrivés, en 2017, au milieu d'une année dont le budget cachait tant de choses, nous avons compris que la tâche serait difficile, car nous avions fait des promesses aux Français et nous avions bien l'intention de les tenir.

Le Gouvernement s'est donc retroussé les manches. Il a serré les rangs et, forcément, quelques boulons. Tout le monde a entendu parler de l'allocation personnalisée au logement, des contrats aidés ou d'un général démissionnaire, …

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