Intervention de Bruno Bilde

Séance en hémicycle du mercredi 20 juin 2018 à 21h30
Règlement du budget et approbation des comptes de l'année 2017 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Bilde :

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur général, chers collègues, c'est incontestable, depuis son élection à la présidence de la République, Emmanuel Macron montre un activisme acharné sur le front de la communication, une communication bien huilée qui irrigue quotidiennement les antennes et les ondes, au grand bonheur de médias dociles. Dans ce « nouveau monde » cathodique et virtuel, la politique, ce n'est plus agir concrètement mais présenter l'action partout et tout le temps, jusqu'à l'écoeurement. Elle ne vise plus le changement mais simule le renouveau à grands coups de slogans faciles, d'avalanches de tweets, de belles images savamment contrôlées, de postures et bien souvent d'impostures.

La propagande macroniste n'a de cesse de diffuser l'idée d'une France « en marche » qui s'est éveillée après quarante ans de léthargie. Avec ce gouvernement, il faut faire table rase du passé : celui-ci n'existe plus depuis le 7 mai 2017. La France était usée, vieillie, fatiguée, enlisée dans l'archaïsme mais le Sauveur est arrivé pour tout changer. En 1981, Jack Lang avait déclaré que nous étions passés de l'ombre à la lumière ; aujourd'hui, le président du fan-club, Richard Ferrand, est plus modeste : « Dans ce contexte, heureusement qu'Emmanuel Macron est là. »

Alors justement, parlons-en, du contexte. À vous écouter, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il suffirait de lire l'exposé des motifs du projet de loi pour s'en laisser convaincre : « les engagements pris dès mai 2017 ont été tenus », « un déficit qui repasse sous la barre des 3 % du PIB », « une situation financière de l'État assainie à fin 2017 ». En effet, votre France se porte bien, celle dont vous rêvez, celle que vous chérissez, celle que vous avez gâtée cette année avec un « pognon de dingue », celle qui profite du remplacement de l'ISF par un impôt sur la fortune immobilière, celle du MEDEF et des actionnaires qui reçoivent le prix de leur soutien.

Alors oui, pour cette France mondialisée, déracinée, ultralibérale, vous avez travaillé. Pour les ambassadeurs de la start-up nation, qui passent plus de temps dans les aéroports que dans nos villages, …

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