Intervention de Éric Diard

Séance en hémicycle du jeudi 21 juin 2018 à 9h30
Lutte contre les groupuscules prônant la violence — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Diard :

Monsieur le président, monsieur le vice-président de la commission des lois, madame la rapporteure, mes chers collègues, le 1er mai dernier, des violences absolument intolérables ont été commises par plus de 1 200 black blocs en marge de manifestations officielles. Si nous avons eu la chance de ne déplorer aucune victime, les images de ces violences inouïes, perpétrées par des centaines d'anarchistes et d'extrémistes, ont choqué non seulement la France entière, mais aussi le monde entier informé par la presse internationale.

Ces individus se sont retrouvés dans un seul but : tout casser sur leur passage, brûler des voitures, saccager la voie publique, fracasser les devantures des commerces et attaquer les forces de l'ordre.

Ce n'est pas la première fois que nous connaissons de tels agissements : nous avons tous en mémoire ces images de voitures de police brûlées par des extrémistes en marge des manifestations contre les lois Macron et El Khomri lors du précédent quinquennat. Le 18 mai 2016, la haine anti-flics s'est exprimée de la pire des manières quand des anarchistes ont mis le feu à une voiture alors que des policiers étaient encore à l'intérieur.

Ces événements bafouent notre pacte républicain et font autant de tort aux personnes qui avaient décidé d'exercer leur droit absolu de manifester de manière pacifique qu'à l'image de notre pays qui, je vous le rappelle, organisera dans six ans les Jeux olympiques d'été à Paris.

Les événements du 1er mai ont montré plus que la violence et la haine : ils ont montré la faillite d'un système, celui de l'État régalien, qui a pour mission d'assurer la sécurité des Français. En effet, ce qui caractérise ces black blocs, c'est leur spontanéité et leur désorganisation. Mais comme le disait une de leurs banderoles, « cette fois, [ils s'étaient] organisés ».

Pour empêcher une nouvelle organisation de la violence dans nos rues, Brigitte Kuster nous propose aujourd'hui d'adopter cette proposition de résolution visant à créer une commission d'enquête.

Parce que la grande majorité de ces groupes n'a aucune existence juridique, il est impossible de les interdire. D'ailleurs, lorsqu'elles sont possibles, les interdictions sont largement contournées. Cette commission d'enquête n'aura donc pas pour but de rechercher des associations pour les dissoudre, ce qui serait de toute manière inefficace, ni de remettre en cause la politique du Gouvernement ou de trouver des responsables. La création de cette commission d'enquête a également été sollicitée par nos collègues du groupe Nouvelle Gauche, car nous avons tous ici conscience que nous pouvons travailler ensemble. Elle n'aura qu'un seul but : rechercher les défaillances pour les corriger.

Personne ne s'attendait à de tels débordements, pas même le ministre de l'intérieur. Les services français font pourtant partie des mieux renseignés et des plus efficaces au monde. Le ministre Gérard Collomb avouait lui-même qu'il s'attendait à cinquante ou soixante casseurs ; or ils étaient le double. Forcément, il y a eu une erreur quelque part ! Nous voulons travailler avec vous pour la trouver et, surtout, pour la corriger.

Mes chers collègues, il est nécessaire que nous nous interrogions sur le fonctionnement de la prévention des violences, pour que de tels événements ne se reproduisent plus. Évidemment, nous ne réglerons pas le problème des black blocs en un instant.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.