Intervention de Jacques Witkowski

Réunion du jeudi 7 juin 2018 à 11h15
Commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires

Jacques Witkowski :

Il semblerait que tous les téléphones fixes soient inscrits dans la zone des deux kilomètres, sous réserve que ces données soient réellement vérifiables. Ceci s'effectue sous la responsabilité de l'opérateur EDF, qui gère cet aspect.

Nous avons mené une réflexion, à partir de 2012, sur la manière de toucher la population en cas d'alerte. La phase d'attentats de 2015 a accéléré le sujet. Nous avons ainsi testé une application, nommée « SCIP Mobile », permettant une alerte par SMS. La phase de déploiement n'ayant pas donné les résultats escomptés, nous avons décidé de stopper l'action au 1er juin 2018. L'efficacité du dispositif, et notamment la fiabilité de la géolocalisation, ne se sont pas révélées suffisantes. Le système vers lequel nous nous tournons depuis le 1er janvier 2018 est basé sur la notion de viralité de l'information, via notamment les grands opérateurs de type Google, Apple, Facebook ou Amazon (GAFA). À partir du moment où une information importante est sur le circuit, elle est démultipliée et diffusée en quelques instants, de façon beaucoup plus rapide que par SMS. Nous avions approché les grands opérateurs en 2016, mais aucun d'entre eux n'était très enclin à aller vers un système d'alerte par SMS porté par un opérateur. La diffusion des SMS est par ailleurs très longue et il peut se passer plusieurs heures avant que tous les téléphones portables géolocalisés dans une zone donnée reçoivent le message d'alerte. Le système par viralité est beaucoup plus efficace, car dès qu'un média dispose d'une information importante, cette dernière est relayée dans les cinq à dix minutes qui suivent par la totalité des autres médias. Chaque personne peut ainsi recevoir l'alerte en fonction des médias qu'elle a coutume d'utiliser et de consulter. Tous les grands acteurs des médias – Google, Ouest France, La Provence, Le Point, Le Parisien, etc. – ont des applicatifs très efficaces et actifs. Ce système s'avère plutôt efficient.

Si l'acheminement du message est un élément capital, sa formulation l'est tout autant. Demander à des gens de quitter une zone ou au contraire de rester confinés, sans aucune explication complémentaire, pose problème. Dans le prolongement du premier message d'alerte, la communication orale s'avérera essentielle, le plus rapidement possible. C'est la raison pour laquelle les PPI comportent une phase réflexe, qui s'applique dans la zone des 2 kilomètres sans qu'il y ait besoin pour la mettre en oeuvre de décision parisienne, puis, dans la zone des 5 kilomètres, le préfet reprend la main et met en place les mesures adaptées, dans une phase dite « immédiate ». Ensuite, la procédure serait étendue progressivement dans la zone concertée.

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