Intervention de Laura Flessel

Réunion du mercredi 2 août 2017 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Laura Flessel, ministre des sports :

À Mme Petit, qui a évoqué le Val-de-Marne, je répondrai que les Jeux olympiques appartiendront à la France entière. Chaque région aura sa part de responsabilité dans le cadre de leur organisation. Certaines d'entre elles pourront, par exemple, proposer des projets de développement liés au tourisme, que celui-ci soit oenologique, gastronomique ou culturel. D'autres pourraient servir de bases arrière pour les équipes de France et les équipes étrangères. Cet événement permettra de valoriser les régions et les départements, notamment le Val-de-Marne. Certes, ce département souffre d'une pénurie d'infrastructures, mais il peut profiter de cette opportunité, si les collectivités s'engagent en ce sens : nous avons sept ans pour nous préparer et transformer notre pays. Cela dit, je suis attristée par le défaut de politique sportive de ce département, même si certaines communes sont très actives. Il doit néanmoins proposer des projets en vue de 2024.

Le fait d'avoir un ministère de plein exercice nous permet de nous rapprocher des collectivités pour mieux accompagner leurs projets. Notre objectif est de donner la priorité à ceux qui sont le mieux préparés car – et je le dis sans porter de jugement – lorsqu'on regarde le suivi, ou le manque de suivi, de ceux qui ont été validés, on peut se poser des questions. En somme, il s'agit, non pas d'irriguer les territoires de financements, mais de collaborer étroitement avec les communes et les régions pour créer des projets durables.

Les Jeux olympiques et paralympiques seront organisés à coût réduit, puisque nous allons optimiser les structures existantes dans une perspective de développement durable. Quoi qu'il en soit, nous préférons travailler de manière transversale plutôt qu'en silo. Nous serons donc ravis de découvrir vos projets et de vous présenter les acteurs qui pourront vous aider, le cas échéant, à transformer l'essai.

En Seine-Saint-Denis, 50 % des enfants de 11 ans ne savent pas nager ; y créer un centre aquatique n'est donc pas du luxe. Ce département bénéficiera aussi de 4 500 logements. J'ajoute que le lieu de toutes les épreuves n'est pas encore connu. C'est le cas du surf, même si Biarritz et Lacanau ont déjà organisé des compétitions mondiales dans cette discipline.

Quant à l'e-sport, nous y sommes très attentifs. Nous rencontrerons les acteurs du secteur la semaine prochaine ; nous devons pouvoir travailler ensemble. Toutefois, chacun doit assumer une responsabilité citoyenne – je pense notamment à la pratique sportive comme moyen de lutter contre la sédentarité et l'obésité. Le numérique est un secteur d'avenir, mais il doit avoir une dimension citoyenne et respecter la politique sportive du Gouvernement.

En ce qui concerne la régulation, force est de constater que certaines fédérations, dont les présidents font quatre ou cinq mandats, ne vont guère dans le sens de l'ouverture que nous souhaitons. Il nous faut donc favoriser la confiance et la régulation en écourtant les mandats ou en nous penchant sur la question du salaire des présidents, car on a constaté des dysfonctionnements dans ce domaine. La transformation aura lieu, nous y veillerons.

Enfin, il est vrai qu'une seule fédération olympique est présidée par une femme, mais il existe une prise de conscience des femmes, qui ont compris qu'elles devaient se donner les chances d'intégrer la gouvernance de fédérations ou de briguer des postes de Directeur technique national (DTN). Elles ne doivent pas être cantonnées au rôle d'assistante ou aux postes de déléguées générales. Nous devons mener un important travail sur la gouvernance des fédérations. Celles-ci ont, certes, signé des chartes ; encore faut-il que ces engagements se traduisent dans des politiques concrètes. Il nous faudra aider certaines fédérations, les accompagner, pour leur insuffler davantage d'énergie. Mais, au cours des trois dernières années, un important travail de communication a été fait avec les médias au féminin, de sorte que les choses se transforment, doucement mais sûrement. Au moins suis-je ravie de voir autant de femmes au sein de votre Commission…

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