Intervention de Laura Flessel

Réunion du mercredi 2 août 2017 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Laura Flessel, ministre des sports :

S'agissant de la loi nécessaire à l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques, nous aurons six mois à partir du 13 septembre pour travailler à ce texte, indispensable pour un pays organisateur.

Ce travail est déjà lancé, nous avons notamment rencontré les sénateurs qui ont commencé à réfléchir pour nous faire des propositions en ce qui concerne les infrastructures, l'accueil, l'organisation, la hiérarchisation ou la programmation des Jeux. Je vous propose aussi de travailler sur les sujets qui vous intéressent et de nous remonter des informations : nous aurons besoin de toutes les propositions.

Je suis entièrement d'accord : plus les jeunes d'outre-mer pourront rester chez eux, avec des infrastructures et un encadrement performants, mieux cela sera. Mais il faut aussi collaborer avec les autres îles des Caraïbes et les pays de la région. Nous avons déjà rencontré le Brésil et la Colombie, qui souhaitent faire des échanges avec les différents CREPS pour que leurs jeunes de 14 à 17 ans se confrontent à d'autres adversaires et élargissent leur bagage linguistique. L'échange doit donc être inter-caribéen et panaméricain. Je sais que ce problème existe depuis des années. Lorsque je suis allée en Martinique et en Guadeloupe, nous avons convié les entreprises du Medef pour leur présenter les programmes, les projets, et les jeunes sur place. Mais il n'y a pas de passerelle. Le comité sport « Medef Martinique » nous a présenté des objectifs, et nous allons travailler en étroite relation, mais il est plus important qu'ils travaillent avec le tissu sportif local en Martinique, en Guadeloupe ou en Guyane. L'idée est de lancer un processus pour qu'un plus grand nombre d'entreprises soutiennent le sport outre-mer.

Nous souhaitons réaliser un audit afin d'optimiser les compétences de l'INSEP. Nous voulons améliorer l'articulation entre les nombreux intervenants pour aller chercher la haute performance, et non plus la simple performance. En fonction des retours et des projets de chaque fédération, nous identifions les points négatifs. Mon conseiller en charge de la haute performance est en train de réaliser un bilan de l'articulation entre l'INSEP et l'État.

Madame Charvier, les Maisons sport-santé sont un projet d'amorçage. Vous dites que ce n'est pas assez, c'est déjà un démarrage. Là encore, mieux vaut commencer par un système permettant à des personnes en situation précaire de pratiquer le sport et à des sportifs en reconversion de s'insérer dans la vie professionnelle plutôt que d'annoncer un chiffre exorbitant que l'on n'atteindra pas. Il s'agit d'un projet ambitieux qui s'adresse à des personnes qui ne pratiquent pas le sport, qui ne l'ont jamais pratiqué, ou qui sont en rémission. Des programmes permettent la guérison mentale par le biais du sport. Pour prendre l'exemple d'un sport que je connais très bien, le programme « Escrime et cancer du sein » a démontré statistiquement son efficacité contre les récidives, tous comme les projets autour du kayak et du taekwondo.

Nous ne souhaitons pas réinventer, mais utiliser et harmoniser des programmes et des associations qui travaillent sur la rémission, ou sur l'implication de la population obèse. Aujourd'hui, le taux d'obésité morbide et sévère est élevé, et il nous faut des entraîneurs spécifiques capables de mener des programmes individualisés dans un système collectif, pour créer une envie. Ces 500 Maisons sport-santé permettront, dans un premier temps, de redonner du sens ; dans un deuxième temps, de « ré-athlétiser » ; et dans un troisième temps d'amener ces personnes vers la guérison. Surtout, nous leur permettons d'entrer en relation avec des clubs et des associations qui pourraient leur faire pratiquer du tir à l'arc, de la pelote basque, du squash, ou encore du triathlon. Des jeunes obèses ont suivi un programme et, aujourd'hui, ils font des mini-triathlons. Nous en sommes fiers, nous les avons vus se transformer par l'activité, alors que ces personnes n'avaient jamais produit d'effort autre que de se déplacer.

Nous reparlerons en septembre de ces Maisons sport-santé. Nous y réfléchissons avec le ministère de la santé ; après un temps de présentation du projet, les deux ministères travaillent ensemble pour trouver des solutions positives. Formellement, ces maisons peuvent être gérées par une collectivité locale, un club ou une mutuelle. Nous voulons dresser la cartographie de ce qui se fait. Des sportifs ont créé des centres qui peuvent recevoir un label. Nous sommes dans une phase de création et nous travaillons avec le ministère de la santé pour être pertinents le jour où nous lancerons officiellement ce programme, courant 2018.

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