Intervention de Gérald Darmanin

Séance en hémicycle du mardi 26 juin 2018 à 21h30
État au service d'une société de confiance — Article 34

Gérald Darmanin, ministre de l'action et des comptes publics :

… et d'avoir accepté de payer un prix qui n'est plus celui d'aujourd'hui. Le prix de rachat n'est en effet plus le même qu'en 2012 ou 2013, époque des premières négociations.

Non contents d'avoir fait économiser 15 milliards aux contribuables, nous tenons la promesse faite à des territoires par deux gouvernements successifs, sous deux présidents de la République. Le Président de la République a eu raison de le rappeler, notamment pour ce qui concerne la Bretagne.

Par ailleurs, je m'étonne que notre collègue communiste, favorable à la transition énergétique et à la sortie du nucléaire en dehors de son territoire, rompant d'ailleurs ainsi avec une longue tradition communiste, s'oppose à l'installation d'éoliennes chez lui ! C'est assez étonnant ! « Not in my backyard », en tout cas, « not in my « circonscription » ! Cette position n'est pas raisonnable, d'autant plus que vous avez toujours eu un comportement responsable, monsieur le député.

J'en viens à la question des emplois. Elle se pose en effet, et je salue Mme la députée du Havre qui l'a évoquée – elle qui a en partage avec vous une partie du littoral de la Seine-Maritime, monsieur Jumel. Je me permets de le dire puisqu'on en est à être davantage le député d'un territoire qu'un député de la nation, monsieur Breton… Vous connaissez la raideur dans la négociation de M. le Premier ministre, mais aussi son intérêt pour son territoire, indépendamment de son souci de l'intérêt général. Pour avoir été l'un des ministres présent à ses côtés lors des négociations avec les grands industriels, je puis vous assurer qu'il a bien dit que l'emploi n'était pas une variable d'ajustement dans le montant de ce que les contribuables auraient à payer pour que soient tenus les engagements pris par des gouvernements précédents.

Enfin, que se serait-il passé si nous n'avions pas rouvert ces négociations, lesquelles demandent bien sûr encore à être validées ? Nous aurions payé des milliards d'euros à des industriels, dès cet exercice budgétaire, parce que nous n'avions pas tenu la promesse de l'État. Ces contrats ont été signés et ils ne prévoyaient pas que, du jour au lendemain, l'État s'assoit sur la signature des ministres. Nous aurions payé des milliards d'euros, dès cet exercice budgétaire, pour des éoliennes qui n'auraient pas été construites, pour une transition écologique qui n'aurait pas été engagée, pour une filière qui n'aurait pas été mise en place, pour des emplois qui pour le coup n'auraient pas été à la hauteur des attentes des territoires.

Je ne nie pas, tout comme M. le ministre d'État Nicolas Hulot qui a insisté à plusieurs reprises sur ce point, aussi bien à Matignon qu'à l'Élysée, que se pose la question du respect de la pêche. La négociation se poursuit. Je comprends la question soulevée mais je donne tout de même un avis défavorable à l'amendement. Il n'a jamais été question de ne pas rendre compte à la représentation nationale, à l'issue des négociations, de la situation des emplois et de la réalité de cette transition écologique au niveau des territoires. On ne peut pas, sur tous les bancs de cet hémicycle, applaudir des deux mains à la transition vers l'énergie décarbonée et refuser des engagements pris par d'autres pour la favoriser.

Ce que le Président de la République, le Gouvernement et la majorité vous proposent n'est rien d'autre qu'une bonne et juste gestion des deniers publics.

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