Intervention de Valérie Boyer

Réunion du mercredi 6 juin 2018 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Boyer :

Effectivement, Cuba n'est pas le seul pays où la question des droits de l'Homme est bien secondaire. Beaucoup de mes collègues ont cité la Chine, la Turquie, l'Arabie Saoudite. Je fais partie de ceux, comme beaucoup de nos collègues, qui se sont insurgés, concernant la question des droits de l'Homme, quand Mohamed Ben-Salman est venu en France, car dans ce pays, il n'y a pas que des bloggeurs qui sont emprisonnés mais aussi des jeunes filles qui ont été récemment emprisonnées parce qu'elles dansaient à une fête d'anniversaire et risquent la lapidation alors que les garçons avec qui elles dansaient n'ont eu qu'un rappel à la loi. Et je ne parle pas du Yémen.

Aujourd'hui nous félicitons notre collègue de son rapport qui consacre l'accord du dialogue politique entre l'Union européenne et Cuba et qui marque un tournant dans l'histoire des relations. Il est vrai que certains pays européens ont déjà manifesté leur intérêt à ratifier rapidement cet accord afin de mener une forme de leadership sur l'île en menant une politique diplomatique déterminée. La France est le quatrième investisseur direct étranger.

Le titre II de cet accord est intitulé « Démocratie, Droits de l'Homme et bonne gouvernance ». Donc on ne peut pas ne pas en parler. Je voudrais simplement rappeler que le départ de Raul Castro en avril dernier a marqué la fin de l'ère Castro. Amnesty international a parlé d' « opportunité historique » pour les droits de l'Homme. Cuba est depuis plusieurs décennies le pire pays d'Amérique latine pour la liberté de la presse. 173ème sur 180 pays au classement mondial de Reporters sans frontières en 2017. Est-ce qu'on peut vraiment espérer une amélioration ? Je rappelle que l'actuel président Miguel Diaz Canel est un protégé de la famille Castro. Raul Castro va rester secrétaire du parti communiste cubain jusqu'en 2021. Je souhaite souligner que Cuba reste un des rares pays d'Amérique latine à maintenir la peine de mort. Il ne faut pas oublier qu'à l'instar de la Chine, la presse privée est interdite dans la Constitution cubaine, pour le bonheur du peuple sans doute, qui doit soutenir le régime. Je voudrais insister sur le régime totalitariste qui a pendant des années persécuté des journalistes indépendants et son peuple. Ces persécutions peuvent prendre plusieurs formes : arrestations et emprisonnements arbitraires, torture des prisonniers… Est-ce que vous pouvez nous dire s'il reste des prisonniers politiques à Cuba et dans quelles conditions ceux-ci sont-ils maintenus ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.