Intervention de Sylvain Ly

Réunion du jeudi 21 juin 2018 à 9h30
Commission d'enquête sur l'alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l'émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance

Sylvain Ly, du Bureau d'analyse sociétale pour une information citoyenne (Le Basic) :

En matière de fiscalité, une initiative naissante réfléchit à la notion de « TVA incitative », l'objectif étant d'appliquer une TVA allégée aux produits mieux-disants – ceux dont les coûts socio-environnementaux sont relativement plus faibles que des produits identiques moins-disants. Dans ce cadre, sur la base d'impacts objectivés, les produits bio bénéficieraient par exemple d'une TVA minorée – de deux à trois points par exemple.

Cette prise en compte permettrait par ailleurs de dépasser – sans pour autant le remettre en question – le système des labels qui promeuvent telle ou telle dimension de la durabilité. Le consommateur a parfois du mal à y voir clair : quelle est la meilleure initiative ? Se valent-elles toutes ? Des discussions sont en cours avec l'ADEME pour réaliser un test sur quelques produits. Il ne s'agit pas de produits alimentaires, mais industriels, car le calcul différentiel est plus facile à réaliser. Si cela bascule sur des produits alimentaires, nous devrions être associés à ces travaux.

S'agissant de l'éducation, on demande toujours aux générations futures de changer ce que nous ou nos parents n'avons pas pu changer… Mais, au quotidien, nos enfants sont de plus en plus sollicités par des messages publicitaires contradictoires. En tant que bureau d'études, nous aimerions investiguer ce rapport entre la pression publicitaire, les actes d'achat et les comportements. Quand des emballages de fast-food préconisent de manger au moins cinq fruits et légumes par jour, où est la cohérence ? Quel est le sens d'un message qui enjoint de mieux manger quand on mange des aliments néfastes pour la santé ? Après les États-Unis, l'épidémie d'obésité est devenue une réalité en France, liée en partie à notre alimentation, même si la sédentarité joue aussi un rôle.

Ne faut-il pas davantage contrôler l'exposition des jeunes générations aux publicités alimentaires ?

S'agissant d'éducation à proprement parler, peut-être faudrait-il effectivement intervenir dans les écoles. Nous n'y intervenons pas, ni au collège, mais nous sensibilisons les étudiants des écoles supérieures ou des universités aux enjeux sociétaux actuels et à des modes de production et de consommation alimentaires ayant un impact réduit, afin d'essayer d'inverser la tendance.

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