Intervention de Sylvie Mathiaud

Réunion du jeudi 21 juin 2018 à 11h30
Commission d'enquête sur l'égal accès aux soins des français sur l'ensemble du territoire et sur l'efficacité des politiques publiques mises en œuvre pour lutter contre la désertification médicale en milieux rural et urbain

Sylvie Mathiaud, chargée de mission à la mutualité sociale agricole (MSA) Beauce-Coeur de Loire :

Je crois que nous sommes une des causes de la rapidité avec laquelle ce projet a pu se mettre en place. Les professionnels qui veulent entamer une démarche visant à créer une maison de santé ou une CPTS ne disposent pas de la méthodologie indispensable : ce ne sont pas des administratifs. Alors qu'ils savent parfaitement faire leur propre métier, ils ne savent pas forcément faire celui d'un chargé de mission et apporter les outils nécessaires à la mise en oeuvre de ces projets. C'est cela que la MSA met à leur disposition en finançant du temps de chargé de mission, à côté du temps des bénévoles professionnels de santé. Cette méthode explique la réussite du projet.

Grâce à notre méthodologie, nous avons commencé à organiser des réunions par profession : nous avons structuré le diagnostic, nous avons écouté les professionnels. Nous avons par exemple découvert qu'il y avait des infirmières spécialisées dans la prise en charge des plaies chroniques et qu'elles souhaitaient travailler dans ce domaine : aujourd'hui, ce chantier est ouvert. Les kinésithérapeutes ont souhaité remettre à l'ordre du jour les astreintes en kiné respiratoire pendant l'hiver : nous avons travaillé sur ce sujet. Pour ma part, je porte le montage des dossiers relatifs à ces projets.

Le fait que nos réunions soient structurées et donnent systématiquement lieu à des comptes rendus qui fixent des objectifs a permis d'avancer très rapidement. La MSA, qui est un régime de protection sociale avec une identité reconnue sur les territoires, a ses entrées à l'ARS, elle travaille avec la sécurité sociale : elle a pu mettre son réseau à disposition.

Au début de ma mission auprès des maisons de santé, j'ai constaté l'existence de grosses lacunes en matière de partenariat et de réseaux. Nous avons commencé à travailler sur ce sujet en rencontrant l'ARS. Nous avons avancé progressivement avec elle, nous la tenons en permanence informée. C'est également le cas avec la sécurité sociale. Ils participent à nos réunions. Lundi prochain, nous recevons trente-cinq médecins de la CPTS : les réunions sont préparées, nous avons un ordre du jour, nous savons ce que nous allons leur dire.

Mon métier c'est de chercher, avec le docteur Joseph, le potentiel des professionnels, et de les tirer vers le haut. L'enjeu, c'est de produire quelque chose. On gagne du temps en essayant d'être le plus structuré possible – je m'y efforce en tout cas. Les professionnels de santé s'y retrouvent. Nous n'organisons pas de réunion dont on ne saurait pas à quoi elle aboutirait. Tout est organisé avec quelqu'un qui apporte une méthodologie à des gens qui n'en ont pas – je veux dire : en dehors de leur profession.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.