Intervention de André Chassaigne

Séance en hémicycle du jeudi 5 juillet 2018 à 15h00
Partenariat entre l'union européenne et la nouvelle-zélande — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

J'appelle évidemment à voter cette motion de rejet préalable, pour deux raisons principales.

Tout d'abord, je rappellerai que l'article 3 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne énumère les domaines dans lesquels l'Union dispose d'une compétence exclusive, et que la politique commerciale commune en fait partie. Cela signifie que nous ouvrons aujourd'hui une porte qui permettra à l'Union européenne de faire ce qu'elle veut, sans que notre Parlement soit consulté, puisqu'il s'agit d'une compétence exclusive de l'Union européenne. C'est ce qui, à nos yeux, rend ce texte extrêmement dangereux.

Deuxièmement, une phrase m'a particulièrement marqué, à l'article 25, alinéa 3 de l'accord de partenariat : « De même, les parties reconnaissent qu'il n'y a pas lieu de recourir à des lois, politiques et pratiques environnementales ou en matière de travail à des fins de protectionnisme dans ce domaine. » Cela revient à remettre en cause la clause de sauvegarde, qui est destinée à couvrir les cas où des événements imprévus bouleverseraient fondamentalement l'équilibre d'un accord ou d'un contrat. Or la Nouvelle-Zélande exporte aujourd'hui pour 249 millions d'euros de produits agricoles vers la France, contre 32 millions dans l'autre sens.

Le déficit est donc de 217 millions d'euros pour la France, et il va encore s'accentuer, notamment dans le domaine des produits laitiers, puisque la Nouvelle-Zélande est le premier exportateur mondial, du fait de son climat particulier, du fait qu'elle n'utilise pas de bâtiments et recourt à la fertilisation et aux compléments alimentaires. Tout cela est extrêmement dangereux. S'agissant de l'élevage ovin, il faut savoir que 75 % des volumes d'agneaux, sur le marché mondial, viennent de Nouvelle-Zélande. Nous allons donc porter un nouveau à coup à notre agriculture. Tout cela est extrêmement dangereux et c'est pourquoi il faut que nous nous opposions fermement à ce que l'on nous propose de signer.

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