Intervention de Annie Chapelier

Séance en hémicycle du jeudi 5 juillet 2018 à 15h00
Partenariat entre l'union européenne et la nouvelle-zélande — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Chapelier :

… symbole, s'il en est, de la cohérence d'un pays pour qui ces engagements ne peuvent désormais qu'aller de pair.

On peut en voir l'illustration dans le caractère exigeant des priorités du commerce international néo-zélandais que sont la prise en compte du changement climatique, de l'égalité des genres – la parité qui, comme le soulignait M. Hutin, existe déjà chez nous, étant là-bas une priorité – et des droits des peuples autochtones, ainsi que le respect des normes sociales. Cette approche vertueuse doit désormais être la règle dans tout accord de partenariat entre États.

N'oublions pas que, comme l'a souligné Mme Maina Sage, la France, avec ses collectivités ultramarines et les populations autochtones qui y vivent, est voisine de la Nouvelle-Zélande et que notre coopération y prend alors tout son sens.

Le réchauffement climatique ne connaît pas de frontières et cet accord de partenariat est une trame pour une gouvernance plus écologique. La Nouvelle-Zélande et l'Union européenne sont à l'avant-garde des efforts internationaux visant à lutter contre le changement climatique, et tout ce qui peut renforcer cette lutte commune est un pas de plus vers plus d'efficacité, plus de solidarité et plus de cohérence dans le partage de notre communauté de valeurs.

Axé à la fois sur la réduction des émissions des secteurs du transport, avec l'article 45, sur l'intégration du climat dans les actions d'aide au développement, avec l'article 12, et sur les efforts conjoints en matière de recherche et d'innovation verte, avec l'article 24, cet accord explicite notre engagement à améliorer les standards environnementaux et ambitionne un volet sanitaire et phytosanitaire transparent et équitable, afin de protéger au mieux nos consommateurs en termes notamment d'alignement de nos pratiques agricoles.

Inscrit dans cette génération d'accords nouveaux prévoyant des droits nouveaux, il s'agit également ici d'un accord ambitionnant une gouvernance inclusive et responsable. Les dispositions de l'article 24 tendent ainsi à renforcer la responsabilité sociale des entreprises.

La transparence et la concertation sont aussi de rigueur, car l'article 14 prévoit un dialogue annuel de politique commerciale et des échanges sectoriels programmés pour une coopération approfondie.

Emmanuel Macron, lorsqu'il était candidat, s'était engagé à faire de la réduction des émissions de gaz à effet de serre la priorité de la politique énergétique, en fixant l'objectif de sortir des énergies fossiles, afin d'accélérer la mise en oeuvre de l'accord de Paris. C'est dans cette perspective que nous, députés de la majorité, avons voté l'arrêt et l'interdiction de la recherche et de l'exploitation des hydrocarbures en France, ce qui est une première dans le monde.

Je tiens donc à rappeler le volet énergétique que comporte cet accord, qu'il s'agisse d'une transition vers une économie à bas carbone ou de la promotion de l'utilisation de sources d'énergie renouvelables.

Cet accord est un pas de plus en termes d'ambition, de volonté d'action et, j'en suis sûre, de résultats pour faire face aux problèmes les plus urgents posés à notre communauté mondiale.

La Nouvelle-Zélande est un allié dans la mise en oeuvre effective de l'accord de Paris et un partenaire dans la définition des réponses aux défis environnementaux de notre temps. Ce pays partage notre vision écologique et sera un appui au sein des instances internationales dans les négociations post-2020. Ce ne sont pas là seulement des mots, mais une réalité que tous nos partenaires néo-zélandais ne cessent de souligner.

M. Nicolas Hulot, notre ministre de la transition écologique et solidaire, avait employé une métaphore qui peut sembler légère, mais qui prend du sens chaque jour : « La société dans laquelle on est ressemble à une espèce d'avion de ligne où tous les voyants seraient au rouge dans le cockpit et qu'à l'arrière on continue soit à boire le champagne, soit éventuellement à se quereller. » Ni le champagne ni la querelle ne nous intéressent : nous vivons dans une réalité mondialisée qui ne doit pas faire l'objet d'un déni. Le fait que la Nouvelle-Zélande soit aux antipodes de notre métropole donne son entière signification et toute sa dimension à cette mondialisation.

La ratification de cet accord de partenariat sur les relations et la coopération entre l'Union européenne et la Nouvelle-Zélande est donc l'une des pièces du puzzle de cette nouvelle gouvernance à laquelle nous aspirons et où le respect et la protection de l'environnement deviennent le coeur de tout développement économique.

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