Intervention de Christian Hutin

Séance en hémicycle du jeudi 5 juillet 2018 à 15h00
Protocole contre la fabrication et le trafic illicites d'armes à feu — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Hutin :

C'est une question majeure. La situation n'est pas si simple qu'il y paraît. Si l'Europe – ou certains pays d'Europe – décidait de nous appliquer un embargo parce que le statut de Mayotte ne correspond pas à ce que l'ONU a voulu, nous n'aurions plus ni armement léger, ni approvisionnement en munitions, et nous serions très ennuyés.

Il s'agit d'un cas d'école, qui correspond à une situation réelle et qui, me semble-t-il, se tient du point de vue juridique. Je parlais de la Crimée : la Russie est membre permanent du Conseil de sécurité, comme la France. Voilà un sacré problème, que je voulais vous soumettre ; je ne sais pas s'il est possible de répondre aujourd'hui aux questions qu'il soulève, mais je livre l'état de ma réflexion à l'ensemble de mes collègues.

Je suis allé à Djibouti avec Mme la présidente de la commission pour y rencontrer les forces françaises. Un certain nombre de militaires sont très inquiets du fait que nous ayons ainsi perdu notre souveraineté sur notre armement individuel. Les armes, on les aura toujours ; les munitions, c'est souvent beaucoup plus compliqué. Nous pouvons un jour ou l'autre, si une difficulté survient, perdre notre autonomie militaire en matière d'armes légères.

Je terminerai en citant un mot de l'anarchiste Proudhon auquel je pense souvent : « Aux larmes répondent les armes. » Il parlait du fait de résister à un système politique. Il peut aussi s'agir de résistance face au totalitarisme : aux larmes de la France occupée ont répondu les armes que nous ont procurées les Alliés. Malheureusement, nous l'avons vu encore récemment, aux armes répondent les larmes.

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