Intervention de Edouard Philippe

Séance en hémicycle du mardi 10 juillet 2018 à 15h00
Démocratie plus représentative responsable et efficace — Présentation

Edouard Philippe, Premier ministre :

Monsieur le président, monsieur le ministre d'État, ministre de l'intérieur, madame la garde des sceaux, ministre de la justice, monsieur le rapporteur général de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République, madame et monsieur les rapporteurs de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République, mesdames et messieurs les députés, il me revient l'honneur d'ouvrir la discussion sur le projet de révision constitutionnelle.

Réviser la Constitution n'est jamais un acte anodin. C'est un acte qui engage vis-à-vis du passé, de ceux qui ont porté la Ve République sur les fonts baptismaux, le général de Gaulle, Michel Debré et bien d'autres encore, comme vis-à-vis de ceux qui ont su faire évoluer ces règles pour prolonger les principes de 1958, parfois pour en modérer les conséquences ou pour les compléter. Cette révision nous engage aussi vis-à-vis de l'avenir. Nos successeurs hériteront des modifications que nous proposons et ils ne seront pas forcément dans une configuration politique identique : nous nous devons de leur léguer des institutions efficaces ; pour nos concitoyens et pour les enfants de nos concitoyens, nous devons conforter le lien qu'ils entretiennent avec leur démocratie.

Nous l'avons dit, il ne s'agit ni de revenir à la IVe République ni d'aller vers une hypothétique VIe République. Les Français aiment la Ve : parce qu'elle est un legs, celui d'un homme qu'ils admirent ; parce qu'elle a permis à différentes sensibilités politiques et différentes générations d'exercer pleinement, souverainement et sereinement le pouvoir ; parce qu'elle garantit à la fois l'autorité de l'État et le respect des libertés ; parce qu'elle reflète ces belles valeurs de la République auxquelles nous sommes tous très attachés. Grâce à la Ve République, notre pays a également cette chance de ne connaître, contrairement à d'autres démocraties, ni vacance, ni paralysie, ni même éclipse du pouvoir.

Une des forces de la Ve République est sa capacité à se perfectionner, se préciser et à s'amender quand les circonstances l'exigent, non pour changer de nature mais pour demeurer fidèle à sa logique : celle que le général de Gaulle a exposée dans son discours de Bayeux du 16 juin 1946, celle qu'il a réussi à faire triompher, après de nouveaux désastres, en 1958.

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