Intervention de Sabine Rubin

Séance en hémicycle du jeudi 12 juillet 2018 à 9h30
Débat d'orientation des finances publiques pour 2019

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabine Rubin :

… qui devient un objectif en soi !

Cet objectif fait fi de la conjoncture économique et de la nécessité de relancer l'activité. Sa poursuite anémie donc la demande populaire, principal levier de la croissance durable. En effet, supprimer entre 50 000 et 70 000 postes de fonctionnaire dans ce pays impliquera demain des services publics défaillants et des missions essentielles plus ou moins bien assurées, ainsi qu'une cohésion sociale qui s'étiole et une République au rabais.

Permettez-moi d'illustrer mon propos par l'exemple des fonctionnaires de la direction générale des finances publiques. Loin de moi l'idée de relancer la polémique : j'attendrai sagement la confirmation de la « volonté » et de la « disponibilité » du Gouvernement, dont j'ignore s'il suivra les recommandations de la Cour des comptes sur ce point, laquelle préconise 20 000 suppressions de postes.

En revanche, ce que je puis dire, c'est que 38 000 postes ont d'ores et déjà été supprimés depuis 2002. A-t-on vu s'améliorer la qualité du service, son « efficience » et sa « performance » ? Bien sûr que non.

Pour que le débat soit franc, nos intentions doivent être sincères. Ce gouvernement n'entend nullement « améliorer » ou « moderniser » l'action publique. Il répond d'abord et avant tout à des objectifs d'austérité, en fonction desquels il définit le seuil qu'il estime acceptable pour engager des coupes sombres, suffisantes pour réduire la « hausse des dépenses », mais sans aller trop loin, car il sait bien que notre État est déjà amoindri, atone et qu'on ne peut lui enlever le moindre euro sans qu'il en résulte de graves conséquences !

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