Intervention de Sarah El Haïry

Séance en hémicycle du jeudi 12 juillet 2018 à 9h30
Débat d'orientation des finances publiques pour 2019

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSarah El Haïry :

Il n'y a pas d'austérité dans un pays dont la dépense publique représente près de 19 000 euros par habitant, 57 000 euros par an pour une famille avec un enfant.

Nos concitoyens sont très attachés, à juste titre, à leurs services publics et, paradoxalement, parfois très critiques envers leurs administrations. Il est donc de notre responsabilité, d'une part, de contrôler et d'évaluer l'action publique et, d'autre part, de s'assurer, au vu des objectifs fixés par notre majorité, que chaque euro d'argent public dépensé le soit de la façon la plus efficiente possible. L'argent public, c'est nos impôts, les impôts de nos concitoyens : il nous appartient de veiller à leur bonne utilisation.

Plusieurs réformes ont été engagées au cours de l'année écoulée, parmi lesquelles la création d'un droit à l'erreur dans le projet de loi pour un État au service d'une société de confiance, la réforme de la SNCF, de la formation professionnelle ou encore de la politique du logement. Une partie de ces transformations vient d'être définitivement adoptée ; d'autres le seront prochainement. Toutes commenceront ainsi, progressivement, à produire leurs effets.

Notre groupe sera par ailleurs très attentif à deux réformes à venir : la loi relative à la croissance et à la transformation des entreprises et la mise en oeuvre des conclusions du programme « Action publique 2022 ». Ce sont les deux piliers de la France de demain. Ces deux initiatives doivent nous permettre d'accroître la vitalité du tissu économique, et plus particulièrement des PME et des entreprises de taille intermédiaire ; être vecteurs d'opportunités et d'émancipation pour nos concitoyens ; renforcer la cohésion du territoire par un accès à l'emploi et aux services publics pour tous ; assurer la préservation de l'environnement, alors que notre planète envoie chaque année des signaux d'alerte de plus en plus nombreux – épuisement des ressources, extinction des espèces, phénomènes climatiques exceptionnels. Dans la réussite de ces transformations, nécessaires pour notre pays, le choix du calendrier, la consultation de l'ensemble des Français et la qualité de nos débats joueront un rôle essentiel.

S'agissant de la méthode, je réitère ici une demande que nous avions formulée lors de l'examen du projet de loi de règlement du budget et d'approbation des comptes de l'année 2017 : offrir au Haut Conseil des finances publiques une indépendance plus grande vis-à-vis du Gouvernement. Dans la mesure où ses prévisions servent de fondement aux textes budgétaires, il nous semble en effet nécessaire qu'elles soient élaborées le plus objectivement et le plus sincèrement possible.

Cela permettrait, en particulier, de disposer d'un scénario de finances publiques objectif en cas de ralentissement économique ou de retournement de cycle, là où les gouvernements ont – c'est la nature humaine – une certaine tendance à faire preuve de trop d'optimisme.

Le Haut Conseil et la Cour des comptes ont ainsi considéré, dans leurs derniers avis, que le Gouvernement surestimait ses prévisions de croissance au-delà de 2020, faute de prendre en compte le probable ralentissement devant succéder au haut de cycle que nous avons connu en 2017. La Cour a également souligné que la croissance n'avait jamais été supérieure à la croissance potentielle pendant une durée aussi longue.

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