Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du jeudi 12 juillet 2018 à 15h00
Démocratie plus représentative responsable et efficace — Avant l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

On objecte à nos propositions tantôt que le texte les prévoit déjà, tantôt qu'elles ne sont pas du domaine constitutionnel ; au bout du compte, cela débouche chaque fois sur un refus.

J'admets que l'on puisse considérer que telle ou telle des discriminations qui ont été évoquées serait excessivement représentée si on la citait dans la Constitution ; je le dis de bonne foi. Mais ce n'est pas le cas de toutes. Nous avons souligné l'importance de constitutionnaliser certains éléments plutôt que d'autres, compte tenu de la réversibilité de la loi et de la nécessité pour les plus faibles de trouver dans l'énoncé constitutionnel les protections qu'ils attendent de la société. Ainsi de l'homosexualité ou d'autres motifs de discrimination évoquées par mon collègue Gabriel Serville.

Il s'agit ici d'une autre discrimination. Je vous regardais réagir à l'instant, mes chers collègues ; je comprends que des gens de bonne volonté et très tolérants eux-mêmes soient un peu étonnés que l'on veuille mentionner d'emblée l'existence de discriminations politiques. Vous faites valoir que de nombreux autres passages de la Constitution y pourvoient ; mais le dire en un mot, c'était bien.

Vous ne le savez pas, madame Belloubet, mais quatre ou cinq des candidats insoumis et insoumises ont perdu leur emploi en raison de cette candidature. Face à des situations comme celle-là, on ne sait plus que faire, qu'invoquer.

Je voudrais dire un mot du syndicalisme, qui, dans notre pays, a été régulièrement pourchassé, criminalisé. Des dizaines de syndicalistes, femmes et hommes, qui passent leur vie à se dévouer pour les autres, sont punis sévèrement alors qu'ils contribuent à la démocratie elle-même, mais non au sens politique : nous devons faire reconnaître leur place dans la démocratie sociale.

Voyez-vous, quand vous êtes condamné à payer plusieurs dizaines de milliers d'euros parce que vous vous êtes fait ramasser à la fin d'une manifestation et que l'on vous accuse d'avoir mis des autocollants dans toutes les rues, sur tous les supports, à tort, il est nécessaire de souligner qu'on ne peut pas blesser neuf CRS avec un oeuf – je ne prends que cet exemple.

Cette volonté fréquente de criminalisation doit s'arrêter aux portes de la loi suprême, qui doit dire : « Écoutez, ça, non, c'est protégé, c'est vital pour nous. »

1 commentaire :

Le 18/07/2018 à 15:23, Laïc1 a dit :

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Les autocollants contre le pouvoir médiatico-politique totalitaire et aux ordres...

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