Intervention de Thibault Bazin

Réunion du mercredi 4 juillet 2018 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

Je veux tout d'abord saluer le travail des deux co-rapporteurs et leur implication dans cette mission. Nous avons eu beaucoup d'éléments d'information.

D'abord, la menace cyber est réelle, en nombre et en intensité, avec des risques en termes de pertes de contrats, de marchés, de confiance, d'image, de protection et de performance. Les citoyens, les entreprises et les institutions ne sont pas assez « cyber-conscients ». Une hygiène numérique est nécessaire. Il n'y a pas assez de procédures de dépôt de plaintes. Il se pose également la question de la transparence pour mieux détecter les failles.

Nous avons eu des témoignages indiquant qu'on ne peut faire confiance à personne, même à nos amis et voisins. La réalité est qu'il est indispensable de protéger les systèmes d'inventions mais, surtout, cela a été dit, les données.

Les co-rapporteurs ont raison de questionner notre souveraineté. Des pans entiers d'infrastructures et d'applications informatiques sont dominés par des monopoles américains et chinois. De même, les technologies de « cyber-protection » sont largement dominées par les Américains.

Face à cela, la France ne dispose pas de produits souverains dans le domaine de l'antivirus, de l'« anti-malware » ou de « sand boxes », ces mécanismes permettant de détecter les « malwares ». Pour rattraper le retard pris, il est nécessaire de consacrer des moyens pour favoriser le développement de solutions françaises.

Il y a aussi un besoin de « cloud » étatique souverain et de serveurs en Europe. En effet, c'est le cadre juridique qui protégera la donnée estimée souveraine. Pour cela, l'opérateur de cloud doit se trouver sous juridiction française.

En matière de ressources humaines, la répartition des effectifs sur l'ensemble du territoire constitue un autre défi essentiel. Aujourd'hui un vrai pôle qualitatif existe en Bretagne, mais il est nécessaire d'avoir des pôles de formation sur tous les territoires.

Enfin, nous devons monter en puissance en matière de cyber-offensive et de cyber-riposte afin de pouvoir aveugler l'adversaire sur les théâtres d'opération contestés.

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