Intervention de Marc Benoit

Réunion du jeudi 28 juin 2018 à 9h15
Commission d'enquête sur l'alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l'émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance

Marc Benoit, chercheur en agroéconomie à l'Institut national de la recherche agronomique :

L'étude aborde la question de la production des agriculteurs sous trois angles. Le premier a trait aux pesticides, dont la non-utilisation présente un intérêt direct pour les agriculteurs. Deuxième angle : le travail. La charge de travail peut être supérieure dans l'agriculture biologique, quoique cela dépende naturellement des filières et des productions. En revanche, le mieux-vivre au travail est certain, même si la charge de travail est plus lourde : sur le plan psychologique, l'intérêt et la reconnaissance du métier incitent les agriculteurs et les éleveurs à voir les choses d'un bon oeil. Les revenus, enfin : différents travaux récents montrent qu'ils dépendent largement du type de filière et du rapport entre l'offre et la demande. Dans la filière laitière, par exemple, les revenus de l'élevage biologique sont nettement supérieurs à ceux de la filière conventionnelle, et cela s'explique directement par la demande des consommateurs qui tire les prix vers le haut. Se produira-t-il à long terme un ajustement entre l'offre et la demande ? C'est l'élément central du développement de l'agriculture biologique : j'ignore si l'on peut piloter ce rapport entre offre et demande, mais il faudra un ajustement tout en veillant à ce que les prix continuent de tirer vers le haut.

J'en viens à la question du zonage. On pourrait croire, par exemple, que l'agriculture de montagne est naturellement biologique. Au contraire, l'élevage en zone de montagne peut subir des effets indirects difficiles. En effet, les élevages ne peuvent pas y produire de céréales, et les céréales bio vendues sur le marché sont extrêmement coûteuses. De ce point de vue, des études révèlent que l'élevage bio en montagne, ne pouvant assurer son autonomie alimentaire, peut être pénalisé sur le plan économique.

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