Intervention de Vincent Jacquot

Réunion du mardi 10 juillet 2018 à 16h30
Commission d'enquête sur l'alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l'émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance

Vincent Jacquot, directeur général de Findus France :

L'affaire de la viande de cheval pourrait être qualifiée de dérapage. Je rappelle qu'il s'agit d'une gigantesque fraude, qui a touché treize pays européens, et vingt-cinq entreprises dans notre pays.

C'est Findus qui, en France, a mis au jour la fraude, ce qui nous a valu d'être placés sous les feux des projecteurs, le temps que l'on découvre que d'autres entreprises étaient également touchées. Il se trouve que la seule façon de détecter la présence de viande de cheval dans des produits préparés est de réaliser des tests ADN, technique très peu utilisée sur la viande à l'époque. Or, il faut cinq jours pour obtenir le résultat de ces tests ADN, ce qui fait que, lorsque Findus, à la suite des suspicions d'une de nos filiales de Grande-Bretagne, a découvert, le 8 février 2013, que ses produits contenaient de la viande de cheval, l'entreprise a concentré sur elle toute l'attention des médias, jusqu'à ce que le reste du secteur effectue à son tour des tests, lesquels se sont révélés également positifs pour de nombreux autres fabricants.

Une semaine après la découverte de ces tests positifs, nous nous sommes constitués partie civile, à l'instar d'autres entreprises touchées. L'instruction de l'affaire a duré cinq ans et vient d'être officiellement close à la fin du mois de janvier de cette année. Quatre personnes ont été renvoyées en correctionnelle par le juge Tournaire pour leur responsabilité pleine et entière dans cette fraude à l'échelle européenne. J'insiste sur l'ampleur de la fraude car, si Findus a largement focalisé l'attention, l'entreprise n'est pas au coeur de l'affaire, qui a concerné l'ensemble du secteur.

Depuis, nos procédures ont naturellement considérablement évolué. Nous pratiquons désormais systématiquement sur la viande de boeuf une analyse ADN – qui reste le procédé le plus efficace pour détecter d'éventuelles fraudes – et, dès 2013, juste après le déclenchement de l'affaire, nous sommes passés en certification VBF. Enfin, comme je l'ai précisé dans mon propos liminaire, dans le souci d'améliorer constamment nos produits, nous allons encore plus loin, puisque, dès septembre, nos plats cuisinés seront fabriqués à partir de viande charolaise.

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