Intervention de Sabine Rubin

Réunion du mardi 10 juillet 2018 à 17h35
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabine Rubin :

Madame la ministre, je ne vous interrogerai pas sur les chiffres, qui ne sont pas définitifs, mais je resterai vigilante jusqu'à la rentrée afin de vérifier que tous les jeunes ont bien reçu une affectation.

Ce qui me préoccupe surtout, c'est l'esprit de votre loi. Elle grave dans le marbre la logique du tri, de la sélection, de l'assignation à résidence. Le principe selon lequel « Tout candidat est libre de s'inscrire dans l'établissement de son choix » et la garantie que « des dispositions relatives à la répartition entre les établissements et les formations excluent toute sélection » ont été retirés du code de l'éducation. Vous avez supprimé un cliquet et permis ainsi une dérive en matière de sélection sociale et territoriale.

Nous sommes de la même génération. Comme moi et comme beaucoup d'entre nous ici, vous faites partie des 60 % d'étudiants qui ont échoué à leur première année de licence ; vous faites partie de ceux qui, après tâtonnements et errances, ont pu se réorienter pour suivre d'autres études, en l'occurrence pour vous, avec brio. Point d'angoisse ni de peur du lendemain, point de nécessité d'être immédiatement efficace alors. Pourquoi les jeunes d'aujourd'hui ne bénéficieraient-ils pas de cette liberté de choisir leurs études comme nous ? Pourquoi ajouter au stress du bac le stress de l'affectation ? Pourquoi décider à partir de critères extra-scolaires, comme les CV et les lettres de motivation, si discriminants ? Pourquoi ces listes d'attente anxiogènes qui font apparaître aux jeunes toute réponse positive comme un miracle même si elle est décevante par rapport à leurs voeux ? Est-ce pour les conditionner à la jungle que représente l'intégration sur le marché de l'emploi ?

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