Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du jeudi 19 juillet 2018 à 15h00
Démocratie plus représentative responsable et efficace — Discussion des articles

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Il porte sur le même sujet, qui fait suffisamment l'actualité pour mériter une intervention dans cet hémicycle. Premièrement, nous avons fait, la semaine dernière, une proposition de création d'une commission d'enquête sur les événements qui ont eu lieu lors de la manifestation du 1er mai. Je suis sûr que la majorité aura à coeur de l'accepter. Deuxièmement, madame la ministre pourra répondre au moins à une question – les autres concernant le ministre de l'intérieur, voire M. Macron, mais je n'invite pas ce dernier à venir ici... L'article 40 du code de procédure pénale enjoint un dépositaire de l'autorité, dès lors qu'il est témoin d'un délit pénal, à intervenir auprès du procureur. Nous savons maintenant d'une manière sûre qu'il y a au moins deux personnes qui connaissaient l'affaire : le directeur du cabinet de M. Macron et M. Macron lui-même. Or il n'y a eu aucune intervention. J'aimerais connaître la position de Mme la garde des sceaux sur ce qui me paraît être une infraction à la loi commise par les plus hautes autorités de l'État.

J'aimerais également que M. le ministre de l'intérieur vienne vite s'expliquer. Je suis très étonné que, dans le cadre d'une manifestation, un vigile privé puisse non seulement tabasser des gens à terre, mais aussi agir dans tous les moments chauds, en donnant des consignes avec un talkie-walkie – on le voit sur toutes les photos. On ne sait pas très bien à quel titre il y a participé, en tout cas pas en tant qu'observateur, comme nous l'a vendu le directeur de cabinet de M. Macron, mais au mieux en intervenant, et au pire en donnant des consignes. Il est très étonnant qu'il n'y ait pas eu d'enquêtes sur les agissements d'un membre d'un service de sécurité privée, mais peut-être le ministre nous apprendra-t-il qu'il y a eu une enquête interne.

Troisièmement, il me semble que des événements comme la récente descente des Champs-Élysées de l'équipe de France de football ne sont pas sécurisés par des services de sécurité privée, même si ces derniers sont proches de l'Élysée. On le voit sur les photos : M. Benalla avait un rôle, et peut-être d'autres personnes – on parle déjà d'un deuxième comparse – ont-elles une mission de sécurité qui me semble relever des fonctions de la gendarmerie ou de la police. J'aimerais qu'on interroge M. le ministre de l'intérieur sur ce sujet également, même si, à mon avis, la chaîne de responsabilité nous conduit à l'Élysée.

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