Intervention de Danièle Obono

Séance en hémicycle du vendredi 20 juillet 2018 à 15h30
Démocratie plus représentative responsable et efficace — Discussion des articles

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Mon rappel au règlement concerne la bonne tenue des débats et leur sincérité. Les collègues qui pensent qu'on ne discute pas de la Constitution se trompent. Nous sommes en plein exercice pratique sur l'organisation des pouvoirs et le contrôle du Parlement. Tout le monde se dit favorable aux principes et aux droits. Le vrai test, c'est quand il faut se les appliquer à soi et à l'exécutif !

Malheureusement, depuis quarante-huit heures, la majorité – vous, mes chers collègues – échoue à chaque fois. Il a fallu toute la journée d'hier pour vous faire entendre raison et vous faire comprendre qu'il fallait créer une commission d'enquête. Depuis, on a de nouvelles révélations ; mais dès hier, nous disions qu'en plus de la commission d'enquête, il nous fallait une parole gouvernementale. M. Castaner était présent, mais n'a pas daigné s'adresser à la représentation nationale. Or l'Assemblée ne se contente pas de mener des commissions d'enquête ou des missions d'information ; son ultime pouvoir est de pouvoir censurer le Gouvernement, de lui accorder ou non sa confiance. Nous avons posé la question de la censure, mais nous avons également proposé, encore et encore, des dispositifs permettant d'assurer à la fois notre pouvoir de contrôle et celui d'adresse et d'interpellation du Gouvernement. Chaque fois, votre exécutif recule et se met toujours plus dans une position sur la défensive, exprimant un mépris souverain vis-à-vis de l'Assemblée nationale. M. Collomb ne se présente pas devant nous alors qu'il a toute la possibilité de le faire ; aujourd'hui, le Premier ministre, Édouard Philippe, qui selon la Constitution – notre texte fondamental – est responsable devant l'Assemblée, choisit de snober la représentation nationale alors qu'on est en pleine crise, fût-elle déclenchée par un fait divers. La vérité, c'est que dans l'affaire Benalla, l'obstruction est depuis des mois le fait de l'exécutif, et depuis quarante-huit heures, celui de votre majorité !

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